Le trading sur options binaires a le vent en poupe. Mais si cette pratique de pari financier peut apporter à certains de potentiels gains mirobolants, elle relève aussi de la haute voltige, avec ses énormes risques associés à ce type de fonds spéculatifs. Décryptage d’un phénomène scruté de près par les autorités de régulation des marchés financiers.
Le « trading sur options binaires » est en plein boom. Derrière ce terme un peu barbare se cache un nouveau type de pratique financière consistant à faire un choix binaire, c’est-à-dire parier à la hausse ou à la baisse sur un produit. Les gains mirobolants que certains peuvent tirer de ce trading peuvent être contrebalancés par les risques de pertes considérables de ceux qui s’y lancent dans des conditions trop scabreuses.
En quoi consiste le trading sur options binaires ?
Les options binaires sont des instruments financiers sous forme d’options, pouvant générer des profits ou des pertes, selon la réalisation ou la non-réalisation d’une condition à l’expiration de l’option. L’investisseur doit se positionner sur la direction à la hausse ou à la baisse que le prix d’un actif prendra avant son expiration (par exemple une action d’entreprise comme Google ou Coca-Cola, une matière première, le cours du pétrole, un indice ou la valeur du lingot d’or…).
La promesse de gains mirifiques
Et ça marche ! Du moins c’est ce que certains magazines nous portent à croire en nous présentant la fulgurante réussite d’un certain Adam Khan. Un trader d’options binaires et accessoirement propriétaire de voitures de course et de luxe (Mercedes AMG, Lamborghini Aventor SV, Rolls Royce ou Bentley) plaquées or valant chacune plus d’1 million d’euros, qu’il gare par commodité devant l’entrée des palaces qu’il fréquente à travers les plus grandes capitales européennes, notamment à Londres, où les spéculations sur son identité étaient allées bon train.
Adam Khan n’est pas le digne héritier d’un prince saoudien mais un nouveau riche, millionnaire depuis peu grâce à cette pratique de trading à haut risque mais aussi à fort potentiels de gains. De nombreuses sociétés de gestion de fortune récupèrent cette nouvelle clientèle qui gagne (ou perd) des millions de dollars en jouant à la roulette russe du trading options binaires.
Fait exceptionnel : les nouveaux traders n’ont la plupart du temps aucune compétence en matière de finances. Qui plus est, ces traders ne vivent pas dans l’ambiance survoltée des places boursières mais pratiquent cette nouvelle forme de « loterie financière » chez eux, grâce à des logiciels de trading automatisant le choix des options et qui s’appuient sur des sociétés de courtages spécialisées (comme OptionWeb, 24Option ou TopOption).
Se prémunir des risques d’arnaques au trading
La plupart des brokers d’options binaires ne sont pas agréés en France. L’Autorité des marchés financiers, le « gendarme » de la Bourse, est très vigilante afin de réguler au maximum un secteur en pleine expansion et de lutter contre les risques de fraudes ou d’arnaques.
L’attrait pour le trading au rendement extraordinaire est compréhensible si on le compare à des placements sur un livret A par exemple. Mais ce nouvel eldorado attire aussi les sociétés moins scrupuleuses qui à coup de publicités commerciales très alléchantes font miroiter des gains faciles, sans risque ni formalités excessives.
Ces pratiques douteuses, illégales, se répandent depuis quelques années. 50 % des publicités de placement financier sur Internet concernent du trading spéculatif, piloté par des courtiers en ligne enregistrés à Chypre, nation peu regardante sur les pratiques commerciales. Le montant des pertes sur des sites illégaux d’options binaires pour cause de faux ordres de virement atteint plusieurs milliards d’euros en France ces dernières années.
La nouvelle vogue du trading option binaire, comme toute nouvelle pratique financière promettant de hauts rendements, a ses défenseurs et ses pourfendeurs. Cette forme de pari financier a besoin de régulation afin d’assurer que les « apprentis traders » ne soient pas victimes d’arnaques sophistiquées qui transforment l’or en plomb.