La tokenisation d’actifs est la représentation d’un titre de propriété sous forme numérique et dans un schéma totalement fiable. Elle s’appuie en effet sur la blockchain, une technologie cryptographique. L’utilisateur reçoit un token (ou jeton) qui peut être échangé ou stocké comme n’importe quel actif numérique. Avec le développement de la blockchain, elle semble être une tendance incontournable dans un proche avenir.
Avant la blockchain, il y avait deux façons de numériser les titres. La première consistait à créer un pdf, mais celui-ci peut facilement être copié. L’autre moyen de numériser consistait à passer par un organisme centralisé qui, comme les notaires, centralise les différents titres de propriété.
La tokénisation permet, grâce à la cryptographie, d’authentifier chaque titre sans avoir à passer par un organisme tiers. Selon Frédéric Montagnon, président de la start-up française Arianee, « La tokenisation d’actifs est un passage quasi incontournable pour qui souhaite s’essayer au web3 ».
Le Web 3.0 est un projet d’internet décentralisé et équitable où les utilisateurs contrôleraient leurs données, et leur identité, selon le site de la Web3 Foundation. Ce Web 3 est salué par ses défenseurs comme une version décentralisée d’internet basé sur la blockchain, la technologie derrière de nombreuses crypto-monnaies.
La tokenisation permet de fluidifier le marché en établissant une confiance totale. En effet, chaque titre tokenisé est ainsi immuable et authentifié. A partir du moment où le titre est manipulable en version numérique, on peut construire des back services autour de ces produits, ce qui n’était pas possible avant.
Un enjeu d’avenir tous secteurs confondus
Par ailleurs, la tokenisation s’inscrit dans la démarche de régulation montante autour de l’origine des objets, leur fabrication et leur parcours. La régulation Ecodesign, en cours de préparation, portera notamment sur la traçabilité, l’origine des produits etc. Toutes opérations permises par la tokenisation.
Enfin la tokenisation peut être également utilisée par une entreprise dans le cadre de ses relations clientèle en offrant un token dans le cadre d’une opération de fidélisation. La tokenisation est donc un enjeu d’avenir pour l’ensemble des secteurs d’activité.
A terme, les entreprises ont beaucoup à gagner à cette tokenisation. Cependant, devenir une marque digitale implique de créer une gamme de produits supplémentaires, l’entreprise concernée doit avoir les infrastructures pour cela.
Pour le secteur de la finance, le concept d’actifs virtuels offre de nouvelles perspectives au marché et aux investisseurs. Les acteurs de la finance l’appréhendent cependant avec prudence. Le régulateur cherche lui à protéger les investisseurs.
Si les crypto-monnaies ont déjà séduit de nombreux usagers, il est difficile de prévoir quel sera leur avenir. Les cours des crypto-monnaies présentent des courbes en montagnes russes. Il est cependant à prévoir que les actifs numériques, pris dans leur ensemble, sont appelés à être de plus en plus utilisés avec le temps.
Démocratiser l’accès à certains investissements
L’industrie des fonds considère avec sérieux les actifs virtuels et la technologie qui les supporte. Selon une étude menée par la Luxembourg House of Financial Technology et PwC avec le support de l’Alfi, 43 % des 123 institutions luxembourgeoises qui y ont participé pensent que les crypto actifs deviendront une priorité stratégique dans les deux ans qui viennent. Pour 20 % d’entre elles, le développement de l’activité autour des crypto est une priorité à court terme. Par ailleurs, un tiers de celles-ci s’attend à voir une large virtualisation des actifs dans les cinq ans.
On devrait donc parler de plus en plus d’actifs virtuels. Mais de quoi parle-t-ton réellement ? « Il n’est pas évident de s’accorder sur une définition commune. Le concept, en effet, s’étend bien au-delà des cryptomonnaies, couvrant toute forme d’actifs qui peuvent s’échanger sous un format numérique » explique Steven Libby, PwC EMEA Asset & Wealth Management Leader, co-chair de l’ALFI Fintech/Digital Forum. Selon lui, l’un des enjeux pour le régulateur est d’encadrer le recours à la technologie de registre distribuée (blockchain) pour les échanges et l’émission d’actifs. Ceci afin de sécuriser les opérations pour les investisseurs.
La virtualisation des actifs est aussi une opportunité de démocratiser l’accès à certains investissements, aujourd’hui réservés à des institutions ou à de gros investisseurs. Avec les actifs virtuels on peut envisager la création d’un marché secondaire, où les investisseurs pourraient échanger des jetons directement entre eux.
Avec la réglementation MiCA (Markets in Crypto-Assets), le régulateur européen entend d’abord protéger les en leur garantissant le même niveau de protection que pour les autres types d’actifs.
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