C’est toujours assez amusant d’observer la mémoire ou l’absence de mémoire des acteurs de la finance sur certains sujets. En l’occurrence Yahoo !.
Car cette figure emblématique de la nouvelle économie est passée en quelques mois de « société en déclin » à « pépite que tout le monde s’arrache ». Petit décryptage.
Figure emblématique sur le déclin…
Yahoo était autrefois un moteur de recherche, vous devez vous en souvenir. Google l’a totalement remplacé (environ 90% de part de marché en France par exemple). De plus, le modèle de portail ne séduit plus. Reste son important trafic dû à son activité d’hébergeur de contenus et sa régie DoubleClick.
Du côté des chiffres, une capitalisation boursière diminuée de moitié par rapport à la tentative de rachat de Microsoft en 2008. La moitié de la capitalisation actuelle est constituée d’Alibaba (goupe internet Hongkongais).
En conclusion, un positionnement hybride très dur à tenir face aux pure players (Yahoo, Facebook, médias…).
… mais que les plus grands s’arrache
Depuis un mois et demi, Yahoo! n’a plus de patron. Le bénéfice du groupe Internet s’est écroulé au troisième trimestre. Et son chiffre d’affaires stagne, alors que le marché de la publicité sur Internet connaît une croissance à deux chiffres. Bref, rien ne va plus pour l’ancienne star du Web. Pourtant, Yahoo! est plus convoité que jamais. De San Francisco à Hongkong, chez les géants du Web ou du côté des vieilles gloires des médias, les candidatures au rachat du groupe Internet affluent de tous les côtés.
Jack Ma, le directeur général du groupe Internet chinois Alibaba, dont Yahoo! est actionnaire à hauteur de 40 %, s’est manifesté pour l’acquisition de Yahoo !.
Des discussions auraient également été engagées avec Microsoft. Le géant du logiciel avait tenté de racheter Yahoo! une première fois en 2008 (2x plus que la capitalisation actuelle).
Aors que les groupes AOL et News Corp. auraient également brièvement nourri le projet de s’offrir la société Internet, Google est le plus récent candidat à avoir fait son apparition dans ce bouillonnant bal des prétendants. Selon le Wall Street Journal, le géant de la recherche sur Internet associerait le fonds Silver Lake Partners et un fonds de pension canadien à son offre. Et ce, pour des raisons de financement mais aussi pour éviter une enquête des autorités de la concurrence. En effet, ni Microsoft ni Google ne souhaiteraient racheter Yahoo! pour en reprendre la gestion :les deux groupes cherchent plutôt à péréniser le partenaire précieux sur Internet, qui continue de fédérer 700 millions de visiteurs uniques par mois. Microsoft et Google se poseraient tous deux en appui financier sur des offres menées par des fonds d’investissement.
Qui sont les candidats ?
Microsoft serait le plus avancé dans ses discussions. Les deux société sont déjà partenaires. Jusqu’en 2019, Microsoft fournit sa technologie de recherche à Yahoo!. Ce dernier se charge, en contrepartie, de la commercialisation des liens sponsorisés sur Bing.
De son côté, Google a plutôt une carte à jouer avec sa régie publicitaire sur Internet DoubleClick, rachetée à prix d’or au printemps 2007. Alors que le groupe domine en matière de publicité sur les moteurs de recherche, il est encore en conquête de parts de marché sur les bannières et la vidéo (display). Commercialiser les espaces publicitaires de Yahoo! pourrait lui donner le coup de fouet nécessaire pour devenir incontournable sur la publicité display (même si on peut considérer que c’est déjà le cas). Rappelons que Yahoo! détient Flickr…
Mon trio
1-Google, car quand on parie en champion’s league sur un match entre le Barça et le Bayern, on mise sur le Barça. C’est du foot, mais en gros : Google a souvent le vainqueur. En revanche, vont se poser les question de « position dominante ».
2-Alibaba car les négociation étaient rompues à cause de l’ancienne PDG de Yahoo ! et parce que Alibaba se battra pour ne pas faire rentrer un Google dans son actionnariat.
3-Microsoft, en dernier, car hormis par le biais de ses acquisitions, n’a jamais su montrer une grande innovation ou un avantage quel qu’il soit dans ce secteur.