Enregistrant encore de nombreuses fluctuations depuis ses origines, le Bitcoin a été le point de départ de nombreuses cryptomonnaies et fêtera, le 3 janvier prochain, ses 10 ans. Une décennie que la mère des monnaies numériques cryptées et ses concurrentes sont au cœur des débats, tant à propos du régime fiscal qui leur est applicable que sur l’avenir.
Simple livre blanc décrivant son protocole, le Bitcoin est à la fois une monnaie numérique et une nouvelle technologie de production et transmission par l’utilisation de signatures électroniques. Héritier du projet de retrait de billets électronique Ecash de David Chaum (1982), du système de preuve du travail HashCash, et inspiré de la b.money de Wei Day ou encore du bitgold de Nick Szabo, il permet un transfert de valeur numérisé et décentralisé.
Une origine révolutionnaire mais un fondateur anonyme
Pionnière des cryptomonnaies, le Bitcoin s’inspire du mouvement Cypherpunk des années 1990 focalisé sur le respect de la vie privée. Émis pour la première fois le 3 janvier 2009, son fondateur anonyme, connu sous le nom de Satoshi Nakomoto, souhaitait permettre l’échange de valeur sur Internet, sans intermédiaire et grâce à un « protocole cryptographique libre de droit ».
Auteur méticuleux d’un explicatif rédigé de manière précise dans un anglais impeccable, et mathématicien brillant, le dernier message de ce Satoshi Nakomoto remonte à 2010 : le mystère entretient la légende ! Souhaitant de manière certaine protéger sa vie privée, il défraye pourtant la chronique car il possèderait, grâce à son invention, un trésor virtuel potentiel de quelques milliards de dollars.
Un avenir prometteur malgré quelques scandales
Pas à pas, depuis 10 ans, le Bitcoin s’est développé en utilisant la technologie de la blockchain (apparue en même temps que la monnaie cryptographique) pour atteindre rapidement la parité dollar-euro en 2011. C’est toutefois en 2017 que le cours flambe et que le Bitcoin connaît une ascension fulgurante. Représentant 45 % de l’écosystème, cette cryptomonnaie historique est utilisée de nos jours par 13 millions de personnes. Si certains experts estiment qu’elle sera détrônée par un « coin » plus performant et prometteur, d’autres affirment que le Bitcoin restera la monnaie la plus légitime, l’étalon d’or, et dévorera sa propre descendance.
Arnaques, absence de taxe…une innovation qui a besoin de régulation
Pourtant malgré ce succès, des ombres au tableau apparaissent : l’apparition d’arnaques, de fausses publicités ont calmé les ardeurs de certains internautes, des géants du Web et des pouvoirs politiques. Ainsi cet hiver, Facebook a décidé de supprimer les publicités liées à ces monnaies dès le mois de janvier avant de les réintroduire mais sous contrôle. Pour sa part, Google a durci sa politique en éliminant ces contenus et en supprimant les mauvaises annonces. De plus les levées de fonds en cryptomonnaies (Initial Coin Offering ICO) restent prohibées et, pour beaucoup d’experts et de politiques, la mise en place d’une régulation et d’un cadre législatif est vitale pour éviter les fraudes ou autres transactions douteuses servant au blanchiment d’argent.
Pourtant, malgré quelques manipulations de cours déjà révélées, l’encadrement de cette technologie décentralisée reste périlleux. Ainsi si le Japon a misé sur le développement des échanges de libre commerce par la protection de ses citoyens, d’autres pays ont fait le choix de tout bonnement interdire le Bitcoin (Bangladesh, Bolivie, Équateur, Kirghizistan et Népal). Le législateur français s’est quant à lui récemment penché sur la taxation des plus-values liées aux cryptomonnaies, désormais soumises au taux unique de 30 %.
Bientôt des bitcoin dans tous les portemonnaies
Innovante et précurseuse, cette rareté numérique ne fait aujourd’hui l’objet que de modifications annexes et variations légères par ses concurrents. L’IxCoin, clone du Bitcoin, le Tenebrix, le Solidcoin n’ont pas su percer face au Bitcoin, notamment en raison des appels d’offres de prélancement. A l’heure actuelle, le principal concurrent du Bitcoin est Etherum. En effet cette dernière connaît depuis janvier 2018, une ascension spectaculaire. Ripple, Cardano, Litecoin, Namecoin, ou encore IOTA et Monero essaient elles aussi de prendre leur part du gâteau.
L’avenir du Bitcoin semble radieux. Et déjà un tiers des Américains pense qu’elle sera largement acceptée dans un futur proche, quand un Britannique sur cinq l’imagine déjà comme moyen de paiement courant.