La création d’entreprise serait moins compliquée en France que dans les autres pays du G20. C’est ce qui ressort d’une étude publiée le mercredi 28 août par le géant mondial de l’audit financier, Ernst & Young (EY). Mais ils sont tombés sur la tête me direz-vous ! Apparemment non ! Les indicateurs semblent au vert, et même les entrepreneurs français l’avouent. Analyse.
La France est le bon élève de la création d’entreprise au sein du G20. C’est EY qui le dit (en anglais) après avoir recueilli et analysé nombre de données, objectives (quantité de créations, temps de création etc.) ainsi que subjectives (sondage auprès de 1500 entrepreneurs français). On aurait pu penser aisément le contraire en ces temps de marasme économique où bon nombre d’entreprises mettent la clé sous la porte.
Créer une entreprise en France, ça prend 7 jours !
Créer une entreprise en France, cela prend en moyenne 7 jours contre 22 jours dans les autres pays du G20. De même, il suffit de passer 5 procédures administratives quand il en faut 7,6 en moyenne chez les autres. Qui l’eut cru au regard de la réputation longue et difficile de l’administration française. Il convient de noter que les créations facilitées d’auto entreprises auront certainement grandement amélioré ces statistiques.
Créer une entreprise en France, ça coûte moins cher !
C’est également un point intéressant qui ressort du rapport d’EY : un entrepreneur investira moins d’argent pour faire naître son bébé. En France, le coût de la création d’une entreprise représente en effet 0,9 % du revenu moyen annuel. C’est bien en deçà des 9 % en moyenne relevés dans les autres pays du G20.
La France à la pointe de la formation.
Autre point notable de l’étude : la France termine première de la classe dans les domaines de l’éducation et de la formation. L’investissement massif du gouvernement dans l’éducation porte ses fruits. Ainsi, on constate que 5,8 % du PIB est investi dans l’éducation quand on arrive à 4,8 % en moyenne dans les autres pays du G20. Même les entrepreneurs constatent que la formation entrepreneuriale dans les écoles et universités a été améliorée.
La France à la traîne sur la vie de l’entreprise.
Si le portrait dressé plus haut apparaît quelque peu flatteur, il reste des zones d’ombre où la France ressemble plus au cancre de la classe. Et malgré une progression sensible, seulement 22 % des entrepreneurs pensent que la culture entrepreneuriale est développée en France, contre 57 % au sein du G20. C’est certainement dû au fait qu’il faut être très solide pour faire vivre son entreprise : il est très difficile d’obtenir de l’argent auprès des banques (16e position) et la fiscalité ainsi que la réglementations pèsent très lourd (15e place). Les crédits dont accordés plus difficilement qu’avant crise. Et malgré le crédit d’impôt accordé par le gouvernement, la fiscalité française est la seule dans l’UE à avoir augmenté entre 2005 et 2012.
Il va falloir encore un peu de temps pour que les Français intègrent pleinement la culture dans l’entrepreneuriat. Ce micro-trottoir datant d’il y a 4 ans reste toujours d’actualité et montre bien l’appréhension des Français. Malgré de nets progrès, la peur de l’échec est encore très présente. Le gouvernement a mis l’entrepreneuriat dans la liste de ses priorités, peut être que plus de Français
prendront des risques à l’avenir.