Alors que les taux d’intérêt plombent de plus en plus les investissements des fonds de capital-risque, Singular, cofondé par Jérémy Uzan et Baffi Kamber, sait encore mobiliser des investisseurs qui ont confiance en sa capacité de miser sur les bonnes start-up.
Prenons plusieurs start-ups qui œuvrent dans des univers complètement différents : Résilience, plateforme qui connecte patients et oncologues ; Faimat, qui recycle des matériaux à base de fibres de carbone ou encore Wethenew, qui vend des sneakers. A priori, rien ne relie ces trois entreprises mais elles ont pourtant un point commun et il s’appelle Singular. Il s’agit d’un fonds de venture-capital (VC), un fonds qui investit dans des start-ups. Pour se développer, ces dernières ont besoin de fonds et pour cela, elles s’appuient sur des business angels ou des fonds de VC.
225 millions d’euros levés lors du premier véhicule en 2020
Jérémy Uzan et Raffi Kamber, les deux fondateurs de Singular, sont réputés comme de très bons détecteurs de start-ups. Leur expertise et leur intransigeance dans les dossiers qu’ils étudient font leur force. Les deux anciens associés d’Alven, une société de gestion, ont quitté leur précédent poste en 2019 avec l’objectif de s’unir pour créer Singular. En 2020, le fonds de VC voit le jour. Les deux ingénieurs s’appuient sur leur expérience : Jérémy Uzan a démarré par Clipperton, une banque d’affaires spécialisée dans la tech. Son associé, lui aussi ingénieur, est passé par Bouygues Télécom et un fonds d’investissement belge, Gimv.
Leur union est d’emblée fructueuse avec un premier véhicule qui leur permet de lever autour de 225 millions d’euros. En matière de soutien aux jeunes entrepreneurs, les investissements sont compris entre 1 et 20 millions d’euros par société en fonction de la nature du projet. Et comme évoqué en introduction, Singular ne s’enferme pas dans une thématique précise. Son but est de balayer le plus large possible, afin de ne pas rater une opportunité. Pour dénicher les pépites, Singular se déploie en Europe, Amérique du Nord, Asie et Moyen-Orient, avec une équipe dédiée aux investissements qui est majoritairement féminine et toujours anglophone.
Une vision humaine de l’investissement
Dernièrement, alors que les fonds de VC n’ont plus le vent en poupe en raison d’une hausse des taux d’intérêt qui permet moins de latitudes en termes de financement, Singular a encore montré sa capacité à convaincre. A contre-courant des tendances, les deux associés, désormais rejoints par une associée américaine qui œuvre depuis l’Angleterre, ont réussi un véhicule de 400 millions d’euros. Jérémy Uzan, lors d’une interview aux Echos, n’a pas masqué sa surprise d’atteindre 400 millions alors que l’objectif initial était de 350 millions.
Cette réussite renforce la réputation et l’aura de Singular qui bâtit son succès sur une analyse bien évidemment économique de ses cibles mais aussi très humaine. En effet, les associés étudient en profondeur les profils des fondateurs des start-ups qu’ils ciblent afin de mesurer leur capacité à gérer le succès et à s’ouvrir aux participations. Soft-skills, leadership, talent brut… Ils ne laissent rien au hasard. Car comme l’affirme Jérémy Uzan, « l’ambition et la vision » des porteurs d’idées sont décisives car en fonction de leur profil, ils sont capables d’attirer facilement des investisseurs.
Photos : lesechos.com