Nicolas Debock est un investisseur reconnu dans le monde de la Fintech française. Financial News l’a classé parmi le top 40 des personnalités les plus en vogue de la Fintech européenne. Eclairage sur son parcours et son analyse du mouvement de digitalisation financière.
Bref rappel : les Fintech
Les Fintech sont des startups qui proposent des services financiers innovants et qui s’appuyent sur le développement des nouvelles technologies. Elles offrent une vaste palette de services à frais réduits par rapport aux institutions bancaires classiques, comme des services de paiement en ligne, d’accès à des prêts, de change de devises ou encore de gestion privée des portefeuilles.
Nicolas Debock, spécialiste de l’investissement dans les Fintech
Diplômé de la prestigieuse école de commerce EM Lyon, Nicolas Debock a ensuite étudié à l’université du Connecticut aux Etats-Unis. Après l’obtention de son MBA en 2000, il est resté outre-Atlantique en entamant sa carrière professionnelle dans une Fintech spécialisée dans les moyens de paiement. De retour en France, il travaille pour le département études de marché de la Fintech Unilog pendant 5 années, avant d’intégrer la direction de l’innovation de La Poste, où il gérait les relations entre le groupe et les startups de la FrenchTech.
En 2011, il rejoint le fonds d’investissement parisien XAnge en tant que chargé d’affaires senior, dirigeant les investissements du fonds dans les secteurs Internet B2C et C2C, services Fintech et SaaS. En tant que directeur des participations, il devient un des investisseurs les plus respectés du monde de la Fintech française.
Après son expérience à XAnge, il décroche fin 2014 un poste au sein du fonds britannique Balderton Capital, dont il supervise les investissements depuis le bureau parisien conjointement avec Bernard Liautaud, qui avait par le passé déjà investi dans des FrenchTech comme Sunrise (application IPhone centralisant la gestion des calendriers) ou Sketchfab (site de lecture de fichiers 3D). Nicolas Debock occupe toujours ce poste à l’heure actuelle.
Analyse de l’expert sur l’essor de la digitalisation financière
Pour Nicolas Debock, les plates-formes de financement participatif pour les entreprises ou de prêts entre les particuliers ont vocation à se développer et la modification du cadre législatif en France, notamment avec la proposition de loi sur le financement participatif, devrait accélérer leur expansion. La France suit la tendance américaine où l’évolution du cadre réglementaire a permis aux plates-formes de crédits d’étendre leurs activités. A tire d’exemple, la plate-forme de prêts Lending Club a été valorisée à 7,6 milliards de dollars en 2014, preuve du succès de ces Fintech outre-Atlantique.
Selon l’expert, si leurs volumes sont bien plus minimes que ceux des établissements financiers classiques, ces entreprises connaissent un développement exponentiel qui remet en cause le monopole des institutions bancaires que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Toutefois, les banques commencent à s’adapter à cette évolution, et les Fintech peuvent très bien se positionner de façon complémentaire et non concurrentielle par rapport aux acteurs traditionnels du monde de la finance. En février en 2014, la banque en ligne américaine Simple a ainsi été rachetée par le groupe espagnol BBVA pour 120 millions de dollars. En France, le Crédit mutuel a pris des parts dans les plateformes de financement participatif telles que Prêt d’Union et de Linxo, et la Société générale a racheté en mars 2015 Fiduceo (Fintech offrant des services d’agrégation de comptes bancaires).
L’émergence du Mobile Virtual Network Operator
Pour Debock, ce rapprochement entre les banques traditionnelles et les Fintech marque l’apparition des modèles de « MVNO » (Mobile Virtual Network Operator) bancaires. Ces services numériques mobiles viennent s’ajouter à ceux offerts par les circuits bancaires classiques. Le rachat de Simple par une banque traditionnelle, illustre bien l’émergence de ce modèle de MVNO bancaire pour l’expert français de la Fintech. Il souligne également que les modèles de paiement en ligne sont soumis à des modifications avec l’essor de la digitalisation financière. Si la carte de crédit reste le premier moyen de paiement en ligne en France, les virements passant par des sociétés de Fintech offrent des moyens de paiement alternatifs ne nécessitant pas d’utiliser des cartes bancaires.
Nicolas Debock a trouvé le créneau porteur : en quelques années, il est devenu une pointure des investissements en Fintech. Selon ses propres termes, il reste à voir comment l’essor de la digitalisation financière va transformer le monde le finance, plus de technologies de pointe pour moins de capital humain ?