Le GEDI (Global Entrepreneurship Development Institute) vient de révéler ses résultats concernant l’indice d’entreprenariat féminin dans le monde. 77 pays ont été passés au crible, la France arrive 6ème.
Il existe, aujourd’hui, une prise de conscience de l’apport positif de l’entreprenariat féminin sur l’économie d’un pays. Mais des freins subsistent. La position de la femme dans les sociétés peut ralentir cette capacité à entreprendre et développer des activités économiques rentables.
L’accès à l’éducation, pour des raisons culturelles ou religieuses, est très souvent limité pour un grand nombre de femmes. Il en va de même pour l’accès aux nouvelles technologies, au capital ou aux droits juridiques. Certaines ne peuvent même pas posséder un compte en banque.La situation de mère de famille limite aussi leur capacité à voyager, voire même tout simplement, à sortir de la maison. L’environnement culturel ainsi que les institutions de chaque pays ont donc un impact très important sur la capacité des femmes à entreprendre.
A quoi sert cet indice FEI ?
Dans de telles conditions, difficile de devenir une femme entrepreneur. Et pourtant il est important pour chaque gouvernement de promouvoir et supporter l’entrepreneuriat féminin. Afin de connaitre la situation de chaque pays, le GEDI a créé l’indice FEI, Female Entrepreneurship Index. Un outil baromètre puissant pour permettre aux décideurs politiques ou économiques d’identifier les domaines qui doivent être améliorés.
L’indice FEI ne mesure pas seulement le nombre de femmes qui, de par leur activité, exploitent des entreprises novatrices à fort potentiel économique. Il met également l’accent sur l’identification des forces et des faiblesses de chaque pays à fournir des conditions favorables au développement de l’entreprenariat féminin. Le comparatif entre pays permet aussi d’être un point de départ de discussions et de mise en place de politiques favorables à l’entreprenariat féminin.
Les résultats FEI 2015 : la France 6ème
Pour l’enquête 2015, ce n’est pas moins de 77 pays qui sont indexés. En lisant globalement les indices il est frappant de constater que la condition de la femme et, de fait, la place dans le classement, diffèrent énormément entre l’hémisphère nord et sud. Ainsi les premières places sont occupées par des pays dits « développés ». Avec un score de 82,9 les Etats-Unis occupent le haut du classement, suivis de l’Australie, 74,8, du Royaume-Uni, 69,7, des Pays-Bas, 69,3. En 6eme position arrive la France avec 68,8. Même si le score atteint par la France est plutôt satisfaisant en première lecture, les deux places perdues dans le classement entre 2014 et 2015 sont un avertissement sérieux.
Les tendances mondiales
De plus, on remarque une croissance de 7% de femmes qui ont l’intention de développer leur activité de 50% et d’embaucher 10 personnes dans les 5 années à venir. Autre bonne nouvelle, les résultats indiquent que les femmes entrepreneurs ont une éducation plus élevée. D’ailleurs le pourcentage de femmes ayant eu une éducation post secondaire a augmenté de 9%.
A contrario, l’innovation et la participation des femmes dans le secteur de la technologie a lui baissé de 13%. Le nombre d’entreprises tenues par des femmes dans ce secteur a diminué de 19% alors que ce secteur s’est lui développé de 18%. Malgré les progrès des pays industrialisés, 61% des pays obtiennent un score inférieur à 50 sur 100.
Les recommandations du GEDI
Selon le GEDI, si l’Europe doit améliorer sa confiance dans la capacité des femmes à reconnaitre les bonnes opportunités pour démarrer une activité, l’Amérique latine doit, elle, mettre l’accent sur les aptitudes de femmes entrepreneur à exporter. L’Afrique subsaharienne peut et doit de son côté améliorer l’accès des femmes à un compte bancaire et mettre en place des programmes de formation. Enfin l’Asie de l’Est se doit de mettre l’accent sur la confiance qu’ont les femmes sur leurs compétences pour démarrer une entreprise.
Donc un long chemin reste à faire mais la tendance globale pour une participation active des entrepreneurs femmes dans la société semble devenir une réalité, voire une nécessité ! La femme est l’avenir de l’entreprise ?