Jim Coulter n’est pas la personnalité les plus exubérante de la finance américaine, mais c’est probablement celle qui a le nez le plus fin en affaires. Depuis ses débuts chez Lehman Brothers, ce quinquagénaire a multiplié les opérations gagnantes. Il est aujourd’hui un des partenaires de TPG Capital, un des plus importants fonds d’investissement au monde. Toutefois ses activités ne se limitent pas au monde de la finance : Jim Coulter est très actif dans les domaines des nouvelles technologies, de l’éducation et des œuvres de charité.
Fils de vendeur de produits chimiques chez Chevron, Jim Coulter est né en 1959 dans le New Jersey au sein d’une famille de la classe moyenne américaine. Élevé dans la pure tradition méthodiste, il en hérite le sens de la modération. Après des études secondaires brillantes, il rejoint le Dartmouth Collège de Hanovre dans le New Hampshire d’où il sort diplômé en 1982. Durant ses années à l’université, il est membre des Alpha Chi Alpha, une des 14 fraternités que compte le campus, fondée en 1917.
De Lehman Brothers à Texas Pacific Group
Jim Coulter débute sa carrière chez Lehman Brothers Kuhn Loeb Incorporated, où il a la fonction d’analyste financier. En parallèle, il poursuit ses études. Ainsi, en 1986, il décroche un MBA à la prestigieuse Stanford Graduate School of Business. Il obtient les honneurs du « Arjay Miller Scholar » récompensant les 10 % d’étudiants les mieux notés d’une promotion. La même année, Jim Coulter rejoint le fonds d’investissement Robert M. Bass. C’est là qu’il rencontre son partenaire d’affaires depuis plus de 25 ans : David Bonderman.
En 1992, avec ce dernier et William S. Price III, Jim Coulter fonde Texas Pacific Group (TPG). Un des premiers gros coups du fonds est le rachat de Continental Airlines en 1993. À l’époque, ils sont les seuls à croire aux investissements dans le transport aérien. La réorganisation prévoit une nouvelle équipe managériale, une meilleure utilisation de la flotte et un recentrage des activités sur les routes les plus profitables. En 1998, le fonds revend la compagnie aérienne à Northwest Airlines et génère une plus-value de 640 millions de dollars.
La diversification vers les nouvelles technologies
Plus récemment, le fonds d’investissement renommé entre-temps TPG Capital a pris des participations dans Airbnb, Uber ou Spotify. Cet attrait pour les nouvelles technologies s’est confirmé récemment avec un investissement de 450 millions de dollars dans Vice Media, support orienté vers les 18-35 ans.
Aujourd’hui, TPG gère 74 millions de dollars d’actifs et est le deuxième fonds d’investissement mondial en matière de capital levé derrière Carlyle. S’il a quelque peu pris ces distances, Jim Coulter reste un acteur clé du fonds américain.
Cet attrait pour les nouvelles technologies, Jim Coulter le manifeste également dans son implication dans l’éducation. Ainsi, en plus de faire partie des boards du Dartmouth College, de l’université de Stanford et de la San Francisco University High School, il a été un des membres fondateurs, puis coprésident de la commission LEAD (Leading Education by Advancing Digital). Créé afin d’évaluer comment les nouvelles technologies peuvent contribuer à transformer l’éducation aux USA, l’organisme veille à trouver des solutions face aux difficultés d’implémentation dans le système scolaire.
Un engagement philanthropique
Jim Coulter s’est considérablement investi pour stimuler le renouveau de la Nouvelle-Orléans, dont est originaire Penny, son épouse. Plus que supporter les chantiers de reconstruction après l’ouragan Katrina, le milliardaire a voulu créer quelque chose de durable. Avec Idea Village, il soutient l’entrepreneuriat en identifiant et soutenant les talents pour qu’ils se fixent dans la métropole. Il organise, par ailleurs, la « Coulter IDEAPitch », une compétition annuelle qui permet aux start-up de la plus grande ville de Louisiane, de rencontrer les investisseurs de la Silicon Valley.
L’entrée de Jim Coulter au conseil d’administration du Cirque du Soleil, acquis par TPG capital en 2015, allonge une liste d’attributions déjà longue. L’opération de rachat du célèbre show symbolise bien la diversification que TPG et Jim Coulter envisagent pour leurs futures opérations. D’ailleurs, s’il estime que l’alternative est notamment asiatique, il affirme aussi que la santé et la microfinance sont des secteurs avec de fortes potentialités de retour sur investissement. On peut faire confiance à celui que l’on surnomme « Mr Optionality », ses hésitations sont fréquentes, mais ses décisions sont savamment pesées.