La Caisse des dépôts et consignations (CDC) a un nouveau directeur général. Pierre-René Lemas (66 ans), qui assurait cette fonction depuis 2014 et qui a dépassé l’âge légal administratif, a fait les frais de la vague de renouveau exigée par le président de la République, Emmanuel Macron. L’ancien secrétaire général de l’Elysée a été remplacé par Eric Lombard (59 ans), un habitué des hautes fonctions au sein des institutions bancaires.
Le natif de Troyes, dans l’Aube, est le petit-fils de Pierre Levy, créateur du groupe Devanlay, propriétaire de la licence mondiale de fabrication et de distribution des vêtements Lacoste. Diplômé d’HEC en 1981, Eric Lombard a une longue expérience au sein de la compagnie bancaire Paribas, seulement entrecoupée d’un premier passage en politique à partir de 1991, au sein du cabinet de Michel Sapin au ministère de la Justice puis à celui de l’Economie et des finances. Une parenthèse de trois ans avant de réintégrer Paribas en 1993 jusqu’à quitter cette société pour être nommé directeur général de Générali France en 2013.
Un socio-libéral de gauche
De sensibilité de gauche, Eric Lombard, influent auprès des Gracques, un groupe de réflexion de tendance socio-libérale, a accepté la proposition d’Emmanuel Macron de prendre en main la direction de la CDC en novembre dernier. Depuis le 8 décembre, Eric Lombard est officiellement le directeur général de la structure pour une durée de cinq ans. Il n’était pas le premier choix dans l’esprit du président de la République mais aura finalement bénéficié de plusieurs désistements pour être propulsé à cette fonction prestigieuse.
La CDC, créée en 1816, est un investisseur à long terme qui remplit des missions d’intérêt public en appui des politiques de financement public sur le plan territorial. Elle gère, entre autres, les fonds d’épargne type Livret A ou LDD et participe activement au financement des logements sociaux et prend part dans le capital de certaines entreprises.
Le défi de La Poste
C’est d’ailleurs dans le cadre de sa participation au sein du groupe La Poste, dont elle détient 26 %, que la CDC doit faire face à un défi majeur dans les mois à venir. La Poste souhaite en effet prendre le contrôle de CNP Assurances (laquelle est détenue à hauteur de 41% par la CDC) afin d’investir le monde des assurances, prendre de l’ampleur et anticiper le déclin du courrier traditionnel en se diversifiant. Un rapprochement qui avait été refusé par l’ancienne direction du CDC et qui va donc rapidement revenir au goût du jour pour Eric Lombard.
Participer à la revitalisation des centres-villes
L’axe principal du mandat du nouveau directeur général devrait surtout se situer autour des villes, en proie à de grandes difficultés de renouvellement. Les centres-villes de communes de moyenne taille subissent la concurrence des commerces de banlieue et une désertification de leurs surfaces commerciales. De nombreux espaces vides hantent les centres commerciaux des centres-villes et la CDC devra trouver des solutions pour aider à revitaliser ces places stratégiques de la vie urbaine.
En outre, l’Elysée a surtout émis une volonté de la part de son nouveau directeur général de repenser le fonctionnement de la structure, comme l’a cité Lefigaro.fr qui évoque « une réflexion en profondeur sur l’organisation, les missions et les structures de la Caisse des dépôts ».
Après une carrière dynamique et couronnée de succès dans le privé au sein des institutions bancaires, Eric Lombard doit maintenant prouver qu’il est capable d’apporter des idées nouvelles en matière de politique de financement public et de relever le défi de la fracture territoriale. Il a cinq années devant lui.