Le célèbre groupe financier américain, Wells Fargo, quatrième plus grosse banque des Etats-Unis, fait face à un scandale depuis le début du mois de septembre dernier. En effet, afin de générer davantage de rendement, des comptes factices ont été créés depuis 2011 à l’insu des clients. A la suite du scandale, John Stumpf, le P-DG alors en fonction, a été forcé à démissionner.
Des pratiques abusives depuis 2011
Les révélations concernant les comptes factices mis en place au sein de Wells Fargo mettent fin à cinq années d’activités illégales et notamment à des manquements graves concernant les procédures de contrôle mises en place par l’institution financière.
En effet, depuis 2011, environ deux millions de comptes bancaires avaient été ouverts à l’insu des clients. L’objectif de ces pratiques était clair : gonfler les objectifs commerciaux de la banque et ainsi générer d’importants bonus.
La démission forcée du P-DG John Stumpf
Personnage central de ce scandale : John Stumpf. Dans la banque depuis 1982 et, depuis 2007, P-DG de l’institution financière, il a été démontré que ce dernier était parfaitement informé de l’existence de ces activités illégales et qu’il en avait même connaissance depuis 2013.
Alors que sa démission était réclamée publiquement, notamment à la suite de deux auditions à Washington, celui-ci refuse de le faire. Cependant pour calmer l’opinion publique, il a tout de même consenti à renoncer à son salaire, qui s’élevait alors à 19 millions de dollars, ainsi qu’à 41 millions de stock-options.
Mais cela n’a pas arrêté la polémique et, un peu plus d’un mois après l’éclatement du scandale,, Stumpf doit démissionner disant alors adieu au parachute doré auquel il aurait pu prétendre. De plus, 5300 employés ayant participé à la fraude sont renvoyés. Cependant la responsable directe des employés impliqués dans la fraude, Carrie Tolstedt, ne l’a pas été, ce qui a d’autant plus contribué à dégrader l’image de l’institution.
Wells Fargo conserve sa place de géant financier
A la suite du scandale, des excuses publiques ont été formulées par Wells Fargo. Les objectifs assignés aux commerciaux ont également été supprimés. La banque a été, de surcroît, condamnée à payer une amende de 185 millions de dollars, une somme bien dérisoire comparée au profit généré chaque trimestre par l’institution (environ 6 milliards de dollars), en partie grâce à ces « comptes fantômes ». Une condamnation qui survient à la suite de poursuites lancées par l’agence de protection des consommateurs, une procédure due à l’initiative d’employés qui avaient été licenciés après avoir refusé de prendre part à ces pratiques illégales.
Malgré l’affaire des « comptes fantômes », Wells Fargo conserve sa place de géant financier et s’en sort finalement avec une simple amende. La solidité financière de la banque est à peine remise en cause par le scandale. L’institution est toutefois fortement critiquée par l’opinion publique et se verra contrainte de prendre des mesures adéquates afin de redorer son image auprès des clients et associations de consommateurs. Une mission délicate pour Tim Sloan, figure majeure de la banque depuis 25 ans et qui vient de prendre la poste de John Stumpf.