Parmi les nouveaux acteurs de la Fintech, Revolut est certainement le plus prometteur. Apparu en 2015 sous la forme d’une application mobile, ce service permet de réaliser à moindres coûts de nombreuses opérations bancaires, dont des transferts de fonds internationaux et des paiements à l’étranger.
Du sur-mesure pour les globe-trotteurs
Frais bancaires. Longtemps, ces deux mots auront fait frissonner les voyageurs au long cours. Nombreux sont ceux qui, au retour de leur périple, auront découvert avec stupeur les frais retenus par leur banque. Car si voyager avec sa carte de crédit reste la manière la plus pratique de disposer de son argent à l’étranger, les établissements bancaires « classiques » imposent pour chaque retrait et pour chaque paiement hors Europe des coûts souvent élevés. C’est ce que propose d’abolir Revolut, start-up fondée à Londres par Vlad Yatsenko et Nikolay Storonsky. L’absence de frais de tenue de compte, le transfert de devises sans pénalité, et le paiement par carte sans surcoût font de Revolut une alternative bien alléchante aux établissements financiers.
Revolut, comment ça marche ?
L’ouverture d’un compte est d’une grande simplicité : il suffit pour cela de télécharger l’application (disponible sur IOS et sur Android) et de s’inscrire. Aucune demande de vérification d’identité n’est effectuée, et la carte de paiement virtuelle est disponible instantanément. La carte physique, une MasterCard, parviendra par voie postale en moins d’une semaine. Le compte nouvellement créé peut alors être alimenté directement par carte de crédit ou par transfert bancaire. Une fois ces démarches effectuées, tout est alors opérationnel pour effectuer ses achats, convertir ses devises au taux du jour ou encore transférer des fonds vers un autre compte. A chaque opération, une notification détaillée est envoyée en temps réel et consultable par le biais de l’application.
Forces et faiblesses du service
Revolut semble donc être, au premier abord, la solution idéale pour les voyageurs. Sa carte autorise les retraits dans 90 devises, l’application, bien qu’exclusivement en anglais, se distingue par son utilisation intuitive et permet en outre d’effectuer des achats sur Internet sans compromettre son compte bancaire principal.
Néanmoins, quelques conditions d’utilisation tempèrent l’aspect du « tout gratuit » mis en avant. Autrefois fournie gracieusement, la carte de crédit est depuis quelques mois devenue payante et coûte désormais 6 euros. De plus, la gratuité des transactions et des retraits ne s’applique qu’aux 200 premiers euros ; au-delà, une commission de 2 % sera prélevée. Enfin, l’impossibilité de posséder un RIB, d’ouvrir un compte épargne ou de bénéficier d’un découvert font de Revolut un service d’appoint incapable, pour le moment du moins, de remplacer une banque traditionnelle.
De grandes ambitions pour Revolut
La petite start-up, qui emploie 15 salariés à Londres et cinq développeurs à Moscou, a bénéficié à sa création d’une levée de fonds dépassant le million d’euros. L’aspect purement financier des transactions est assuré par la banque Barclays, et la majorité des bénéfices sont réalisés grâce aux commissions versées par MasterCard. Revolut, qui a déjà séduit 546 000 utilisateurs, offre depuis peu à ses clients britanniques la possibilité d’obtenir un crédit à la consommation et a lancé début mars une offre Premium. Facturée 7,99 euros par mois, cette option permet de doubler le montant des retraits sans frais et inclut une assurance médicale de rapatriement. Porte-monnaie idéal pour les voyageurs, Revolut se place comme une solution à la fois simple, efficace et économique face aux banques, dont les frais ont augmenté de 13 % entre 2016 et 2017.