Le premier rapport annuel de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiements livre un éclairage statistique précis sur la fraude aux paiements scripturaux en 2016.
Sur les 27.000 milliards d’euros échangés en France l’année dernière, la fraude a représenté un montant global de 800 millions d’euros pour 4.8 millions de transactions frauduleuses. La carte bancaire est le moyen de paiement le plus fraudé en volume avec 400 millions d’euros, suivi par le chèque avec 272 millions d’euros, bien devant le prélèvement et le virement.
Un léger recul de la fraude à la carte de paiement
Avec un taux de fraude atteignant 0.064 %, la carte de paiement supporte plus de 50 % de la fraude aux paiements scripturaux en France en 2016. Comme le souligne le rapport de l’Observatoire, ce type de fraude a deux particularités : d’abord elle se concentre sur les paiements à distance, essentiellement sur le Web, qui représentent les 2/3 du montant de la fraude alors qu’ils ne représentent que 12 % des transactions, et en second, elle touche plus fortement les transactions transfrontalières (60 % du montant de la fraude) que celles nationales (15 %).
L’usurpation des informations de la carte pour réaliser des transactions frauduleuses à distance est la principale origine de la fraude avec 70 % en montant, devant la fraude liée aux vols/pertes de carte représentant 29 %.
La mise en place de dispositifs d’authentification forte lors des paiements à distance comme la procédure 3D-Secure avec envoi de code de validation par SMS ou e-mail a néanmoins permis de faire reculer le montant des fraudes sur les transactions de 4 %, alors que l’utilisation des cartes a quant à elle augmenté de 6 %.
Le paiement sans contact en pleine expansion
Le paiement dit sans contact, en plein boom depuis début 2016, s’avère être un moyen sûr pour effectuer des paiements de proximité avec un taux de fraude de 0.02 %, qui provient dans la grande majorité des cas du vol ou de la perte de la carte et non d’une vulnérabilité technologique. L’Observatoire rappelle que la loi protège le porteur de carte en cas de fraude et qu’il dispose de treize mois pour contester les transactions non autorisées.
Suite à l’engouement du public pour le paiement sans contact par carte, Loys Moulin, directeur du développement au groupement cartes bancaires CB, a par ailleurs annoncé le 30 janvier 2017 au micro de RTL, vouloir relever le plafond de 20 € à 30 € par paiement à l’automne 2017.
Le chèque : peu utilisé, beaucoup fraudé
Seulement quatrième en terme d’utilisation et de moins en moins privilégié par les Français (-8 % en nombre de transactions par rapport à 2016), le chèque arrive deuxième dans la liste des moyens de paiement les plus fraudés avec un taux de 0.025 % et un montant moyen de chèque fraudé de 2300 euros.
L’utilisation frauduleuse de chèques perdus ou volés compte pour 45 % des montants fraudés suivie de près par la falsification de chèques régulièrement émis.
Virements et prélèvements proportionnellement moins touchés
Le virement, qui reste le moyen privilégié pour les transactions aux montants élevés comme le paiement des salaires, représente à lui seul 88 % du montant total des paiements scripturaux et est aussi celui ayant le taux de fraude le plus faible avec seulement 1 € de fraude pour 275.000€ de paiement (soit 0.0004 %).
Le prélèvement affiche un taux de fraude supérieur au virement mais tout de même limité avec 0.003 %.
Comment limiter le risque de fraudes ?
Une vigilance et attention renforcées de la part des utilisateurs offre une meilleure protection des transactions face à des fraudeurs de plus en plus ingénus.
Il est important de se rappeler qu’une banque ou une administration ne demandera jamais des informations relatives à une carte, que ce soit par e-mail ou par téléphone.
Lors d’un paiement sur Internet, la vérification de la sécurisation du site est essentielle (adresse URL commençant par https) et il est également vivement conseillé de s’assurer du sérieux du commerçant avant d’effectuer une transaction.
Enfin, une réaction rapide en cas de perte ou de vol d’un instrument de paiement peut éviter certaines fraudes, en faisant opposition auprès de votre banque et en déposant plainte en cas de vol dans les plus brefs délais.