On les appelle les crypto-monnaies. Apparus en 1998, ces systèmes de trésorerie électronique ont connu un essor remarquable, portés par leur figure de proue, le Bitcoin. Quel est le poids de ces monnaies alternatives dans l’économie mondiale, quels sont leurs usages et sur quel principe fonctionnent-elles ? Tour d’horizon des crypto-monnaies les plus utilisées.
Des monnaies neuves
Ce n’est véritablement que depuis le début de la décennie 2010 que le public et les médias ont commencé à s’intéresser à ce type de monnaies, dont l’usage n’était jusqu’alors réservé qu’à quelques initiés. Depuis, le système s’est emballé, la côte du Bitcoin a dépassé les 2000 euros et plusieurs centaines de cryptocurrencies, ou altcoins, ont été créées.
Le principe de fonctionnement reste identique pour toutes ces nouvelles devises : décentralisation complète, inscription des transactions sur un vaste livre de compte nommé blockchain répliqué en plusieurs centaines d’exemplaires, et utilisation d’un protocole cryptographique. Mais leurs usages, eux, sont sensiblement différents, allant de l’achat d’œuvres d’art au financement participatif, en passant par les méandres les plus inavouables du darkweb. Le site spécialisé Coinmarketcap a dressé une liste exhaustive des 830 crypto-monnaies existantes, et fournit une estimation de leur masse monétaire en circulation, qui dépasse pour certaines le milliard de dollars.
Une masse monétaire colossale
Sans surprise, le Bitcoin occupe la première place du podium et représente une masse monétaire dépassant les 40 milliards de dollars. L’ancienneté de cette monnaie, sa médiatisation et l’attrait qu’elle exerce sur les spéculateurs ont transformé le Bitcoin en une alternative crédible aux devises institutionnelles. Mais d’autres monnaies répondant à des besoins différents ont séduit de nombreux utilisateurs. Preuve de cet engouement, les cinq premières crypto-monnaies utilisées de par le monde dépassent toutes le milliard de dollars de capitalisation boursière, et les dix premières monnaies du classement représentent plus de 75,5 milliards de dollars.
Des crypto-monnaies pour quoi faire ?
Le Bitcoin, apparu en 2008, a réussi à s’imposer comme principale monnaie électronique, mais la devise n’est cependant pas dénuée de défauts. Son cours particulièrement élevé et fluctuant ainsi que l’absence d’anonymat lors des transactions ont entraîné la création d’une multitude de monnaies alternatives.
Parmi celles-ci, l’Ethereum, créée en 2015, a été adoptée massivement pour le règlement de factures, de paris en ligne ou de denrées alimentaires. Même les œuvres d’art peuvent se négocier en Ether, comme le démontre l’exposition AYM qui se déroule actuellement à Paris. Utilisé pour des transferts de fonds, le Ripple a quant à lui déjà été adopté par de nombreux établissements financiers, dont HSBC et Bank of America.
D’autres crypto-monnaies, comme le Monero ou le Bytecoin (code BCN, à ne pas confondre avec le Bitcoin, BTC), jouent sur la carte de la confidentialité et de l’anonymat pour se tailler une place au soleil. De fait, ces deux monnaies sont principalement utilisées sur le Darknet pour effectuer toutes sortes d’achats illégaux. Le Stellar Lumens, quant à lui, est adopté par des entreprises, des ONG ainsi que des organismes de microcrédit, notamment dans les pays en voie de développement.
2017, année des crypto-monnaies
Dans un contexte où les monnaies institutionnelles peinent à séduire les investisseurs, les crypto-monnaies connaissent une forte hausse de leur valeur. Pour la première fois de son histoire, le cours du Bitcoin pourrait même dépasser celui de l’once d’or. La masse monétaire représentée par les crypto-monnaies augmente chaque jour et a même triplé au cours de ces derniers mois.
Encore interdites dans certains pays, ces monnaies sont peu à peu adoptées par des entreprises telles que Priceminister, Amazon ou encore Dell. Des institutions financières et des ONG acceptent de plus en plus les paiements en Bitcoin, Ether et autres Litecoin. Cette diversification des usages renforce la crédibilité de ces monnaies et permet de stabiliser des cours dont la volatilité demeure le principal inconvénient.
Le Bitcoin conservera-t-il son monopole ?
En 2011, un Bitcoin s’échangeait contre 0,3$. Aujourd’hui, le même Bitcoin vaut 2400$. Les transactions journalières en Bitcoin ont dépassé en valeur celles de Western Union—289 millions de dollars sont échangés chaque jour en Bitcoin, contre 216 millions de dollars par le biais de Western Union. Pour une grande partie des investisseurs, le Bitcoin n’en est qu’à ses débuts, mais ceux qui ont l’impression d’arriver trop tard chercheront sans conteste d’autres monnaies propres à fournir des gains substantiels. Les altcoins ont donc un bel avenir devant elles et s’imposeront un peu plus face au géant Bitcoin qui, avec ses 40 milliards de dollars de capitalisation, conserve encore une nette longueur d’avance.