Après une année 2015 exceptionnelle et après avoir remporté un juteux contrat, Airbus Space Systems confirme que la branche spatiale du géant européen a le vent en poupe.
2015 s’impose comme une grande année pour Airbus Space Systems. Et il semblerait bien que 2016 s’annonce toute aussi positive pour la filiale spatiale du groupe Airbus. Une fin d’année 2015 au zénith pour Airbus Space Systems qui aura vendu, pendant l’année, 913 satellites dont 900 pour la constellation OneWeb.
Airbus Defense and Space, OneWeb, la start-up soutenue par Richard Branson du groupe Virgin et le géant de la technologie sans fil, Qualcomm, ont en effet annoncé, en juin dernier, la formation d’une joint-venture dédiée à la construction de 900 satellites de diffusion Internet qui entreront en fonction à l’orée 2018. Le projet est gigantesque : offrir à des milliards de gens autour du globe une connexion à très grande vitesse et diffusé depuis l’espace
La plus grande flotte d’engins spatiaux
Le choix d’Airbus par OneWeb conclue une compétition d’ampleur entre manufacturiers américains et européens pour emporter la mise lucrative liée à la construction de la plus grande flotte d’engins spatiaux jamais lancée. Evidemment de nombreuses autres compagnies étaient sur les rangs pour décrocher ce contrat juteux : Thales Alenia Space, Space Systems/Loral, Lockheed Martin Corp’s Space Systems et le groupe allemand OHB.
Mais l’expérience du contracteur européen en matière de ligne de production d’assemblage a fait la différence. Un atout majeur pour assurer la cadence de production nécessaire et respecter les délais de lancement ambitieux décidés par OneWeb.
Un challenge sans précédent pour Airbus Defense and Space
C’est donc une excellente affaire que vient de réaliser Airbus. Cependant le cœur de métier d’Airbus Defense and Space reste la construction à l’unité de satellites massifs de télécommunication ou d’imagerie terrestre. La plateforme de construction satellite fonctionne selon un certain modèle de base, mais celui-ci peut toutefois être modifié pour se plier aux besoins de chaque client.
Et dans le cas du partenariat avec OneWeb, ce paradigme de base devra rapidement évoluer afin d’être en mesure de pouvoir produire une très grande quantité de plus petites unités en un temps record pour respecter les délais imposés par la start-up.
Les 10 premiers satellites seraient produits dans les usines toulousaines d’Airbus avant d’être assemblés sur un site tenu secret sur le territoire des Etats-Unis. Chaque Satellite OneWeb pèsera moins de 150 kg et volera en orbite 1200 km au-dessus de la Terre.
Un effort de restructuration des couts et de la production
Ce contrat représente à peu près 360 millions d’euros ce qui représente normalement le prix d’un seul satellite de communication produit par Airbus Space Systems ! Un vrai challenge pour Airbus qui a déjà entrepris un effort de restructuration des couts et de la production afin d’être capable de produire plusieurs unités par jour. Un effort garantissant un grand dynamisme à l’entreprise spatiale qui s’engage donc dans 2016 du bon pied et prouvant au monde entier son expérience et sa flexibilité.
Et déjà, les retombées de ce « deal commercial » se font ressentir. Sans pour autant donner de chiffre, le vice-président de Space Systems, François Auque, a déclaré que la prise de commande a déjà augmenté de manière très significative. D’autant plus que cette joint-venture ne fabriquera pas uniquement pour OneWeb, mais également pour d’autres constellations.
La France, vrai géant de l’espace
C’est donc peu dire qu’Airbus Space Systems a le vent en poupe. Et de manière générale, ce sont les constructeurs de satellites français qui ont réalisés une année 2015 incroyable. Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space ont en effet remporté l’année passée, à eux deux, 6 des 17 compétitions pour des contrats.
Les deux groupes se sont d’ailleurs associés pour répondre à un appel d’offre qui a découlé sur un contrat de 3,8 milliards d’euros pour la construction de deux satellites militaires commandés par la Direction générale de l’armement.
Tout cela ne faisant que confirmer la très bonne santé de la branche spatiale d’Airbus qui, si elle a su montrer sa compétitivité pour remporter de juteux appels d’offre, verra en 2016 la pression des dates butoirs s’exercer sur sa ligne de production. Mais nul ne doute que le géant de l’espace saura transformer l’essai, confirmant ainsi la place dominante de la France dans le domaine spatial.