L’année 2018 a débuté sous les meilleurs auspices pour le groupe PSA. En effet non seulement le constructeur automobile a bien digéré le rachat d’Opel, mais il a aussi battu son record de vente avec plus de deux millions de véhicules écoulés à travers le monde au cours du premier semestre. Le groupe français s’est également fait remarquer avec la création d’une Business Unit dédiée à l’économie circulaire pour l’après-vente. Son but est de réduire l’impact écologique de PSA et de diversifier son offre commerciale.
Avec sa Business Unit Circular Economy Aftermarket, PSA souhaite proposer à sa clientèle des produits rénovés issus de véhicules usagés. En réalité, cette démarche d’économie circulaire n’est pas nouvelle pour la maison mère de Peugeot et de Citroën puisque le groupe propose depuis 2017 une offre de pièces de réemploi (PRE). L’année dernière, le constructeur français a remis à neuf près de 660.000 composants automobiles issus de 19 familles de produits et utilisés en échange standard dans 75 % des cas.
Un réseau à dimension mondiale
L’objectif de cette nouvelle Business Unit est de structurer et développer l’offre existante (MDD Euro Repar Service et Distrigo) de PSA en matière de pièces d’occasion et de lui donner une dimension mondiale. Le constructeur compte tirer profit de son expertise industrielle et technique, ainsi que de son réseau logistique et commercial pour proposer à grande échelle une gamme croissante de pièces rénovées. Véronique Morel, ancienne directrice des programmes Véhicules utilitaires, a pris ses fonctions à la tête de l’entité dédiée à l’économie circulaire le 1er avril 2018.
Pour le constructeur français, la création de cette division répond à « un enjeu sociétal majeur et propose un mode de consommation responsable » notamment en contribuant à la diminution de l’utilisation des ressources rares dont l’industrie automobile est une grande consommatrice. L’intensification des efforts de PSA dans le domaine de l’économie circulaire obéit également à une obligation légale car, depuis 1er janvier 2017, les professionnels de l’après-vente automobile sont tenus de proposer à leurs clients des pièces de réemploi en parallèle de pièces neuves.
56 % des Français favorables aux pièces de réemploi
En plus d’une réponse à une des problématiques écologiques de l’industrie automobile, la rénovation et la revente de pièces usagées ont un potentiel commercial important et disposent d’une ressources abondantes. Les experts de l’économie circulaire estiment que 82 % de la masse d’une voiture peut bénéficier d’une valorisation, et 95 % selon des recommandations de l’Union européenne. Par ailleurs, PSA lance sa Business Unit dans un contexte plutôt favorable : selon un sondage Vivastreet de 2018, 56 % de français seraient prêt à avoir recours aux pièces de réemplois.
La création de cette division dédiée à l’économie circulaire complète des démarches déjà entreprises par PSA pour, en aval, concevoir des véhicules écoresponsables et, en amont, développer leur recyclabilité. S’adapter aux enjeux écologiques est devenue fondamental pour les constructeurs au regard de la dynamique du secteur. Le parc de véhicules particuliers et de petits utilitaires est en pleine explosion et, en 2030, il devrait y avoir 30 % de plus de véhicules en circulation au niveau mondial qu’en 2016.