Tokyo ou Capitale de l’Est, est la métropole la plus démesurée et la plus peuplée au monde. 13,5 millions d’habitants, 35 millions pour le Grand Tokyo et 1191 milliards de PIB. Entre hautes technologies et traditions millénaires, entre gratte-ciels flamboyants et quartiers pittoresques où les cerisiers en fleurs éclairent et égayent les tonnes de bétons, Tokyo est une riche capitale asiatique qui déborde de culture, d’habitants et où l’économie est en perpétuelle évolution.
Village de pêcheur nommé Edo signifiant « l’estuaire », Tokyo devient à la fin du 16ème siècle une base militaire fortifiée. De 1603 à 1868, Edo se développe à vitesse grand V et devient, dès la fin du 18ème siècle, une des villes les plus peuplées au monde avec une population de près d’un million d’habitants.
Considérée comme le cœur politique du Japon, la ville est nommée Tokyo en opposition à Kyoto, l’ancienne capitale. Lors de la seconde guerre mondiale, Tokyo est en partie détruite par les bombardements mais, grâce à un fort développement industriel, renait rapidement de ses cendres et devient une métropole de rang mondial.
Un pays face à la crise financière
Capitale économique, commerciale et financière du pays, Tokyo affiche un PIB de 1191 milliards de dollars, soit près de 60 milliards de plus que la ville de New-York. Cependant, depuis la crise financière de 2008, le pays est entré dans la plus grave récession qu’il ait connu depuis la fin de la seconde guerre mondiale et ses exportations se sont effondrées.
Les domaines de l’automobile et de l’électronique, particulièrement touchés par la crise, ont poussé de nombreux sous-traitants à mettre la clef sous la porte. Alors que l’économie a été atteinte de façon globale, les plans de relance ont surtout aidé à relever le secteur bancaire et les diverses PME de la capitale nippone.
Scanner économique tokyoïte
En toute logique, Tokyo et son agglomération sont devenus le pôle financier, industriel et commercial du pays du Soleil-Levant. Ses berges, qui gagnent chaque année du terrain sur la mer, forment actuellement une gigantesque zone industrielle où se concentrent des activités industrielles très diversifiées telles que le textile, l’agroalimentaire, l’électronique, les constructions automobiles et mécaniques ou encore l’optique et la chimie
Le port de Tokyo, qui a récemment remplacé celui de Yokohama, gère un fret de plus en plus important, essentiellement destiné au commerce intérieur. La plupart des denrées alimentaires destinées aux différents marchés de Tokyo y sont acheminées, notamment à destination du marché aux poissons de Tsukiji.
Le Japon et Tokyo compte plus de 600 entreprises françaises implantées dont de grands groupes comme Renault, Michelin, l’Oréal, Axa ou encore BNP Paribas. S’il est possible de rejoindre la capitale japonaise depuis la France via les grandes entreprises, celles-ci ont davantage tendance à recruter des employés français déjà sur place, via leurs filiales à l’étranger.
Le droit foncier : entre système démocratique et mafia
Suite au séisme de 1923, la ville a été en partie reconstruite jusqu’au début de la 2ème guerre mondiale. L’après-guerre laissa place à un chaos indéfinissable où chaque habitant, au milieu des ruines, pensait d’abord à sa propre survie qu’à la reconstruction de la capitale.
A cette époque, une loi en faveur des locataires fut créée afin de protéger la population contre les « expulsions à la chinoise », leurs permettant d’habiter dans des maisons construites à la hâte sur des terrains qui n’appartenaient encore à personne. Considérée comme exagérée par la suite, les sinistrés n’ont eu d’autre choix que de s’exiler vers des cieux plus cléments.
Si le Japon, en théorie du moins, dispose d’un système démocratique, certains promoteurs privés ont profité de ce contexte anarchique pour racheter des terrains illégalement. Cette pratique digne de la mafia a engendrée la hausse du prix des parcelles et entraîné, de surcroît, nombre de problèmes économiques à Tokyo ainsi que dans tout le pays. Une situation qui s’est aggravée au point de mettre en péril l’économie japonaise tout entière et a transformé le centre-ville de la capitale nippone en véritable gruyère.
Un urbanisme tentaculaire
Trois fois plus peuplée que Paris et ses banlieues, la capitale nippone bat des records avec sa densité d’habitants au kilomètre carré qui avoisine les 6000. Alors que les buildings tendent à gratter de plus en plus le ciel, les appartements des tokyoïtes deviennent chaque année plus petits.
Entre béton et modernité, Tokyo a toujours disposé d’un urbanisme complexe et sa politique a souvent été décriée. Dans cette ville surpeuplée, les maisons typiques nippones ont été remplacées, au fil du temps, par des immeubles de plus en plus gigantesques. Développement économique oblige : adieu les maisons à portes en papier et adieu les petits jardins !
Un urbanisme qui, pourtant, garde une certaine magie grâce à un design intéressant et qui, parfois, laisse respirer un petit temple shintoïste entre deux buildings ultra-moderne. De Harajuku à Shibuya en passant par Akihabara, les principaux quartiers de Tokyo ainsi que d’autres parties de la ville moins connues mais extrêmement peuplées telles que Adachi, Edogawa et Nerima peuvent faire rêver à chaque coin de rue.