Cette association, qui comprend 21 pays et réunit donc 2.6 milliards de personnes, est constituée notamment de la Chine, de la Russie, de l’Australie, du Japon, de l’Indonésie, des Etats-Unis, du Canada, du Mexique.
Lors de sa création par les Etats Unis et l’Australie, l’APEC est pensé comme un cadre de dialogue informel. Et de fait, l’APEC ne prend jamais de décision unilatérale contraignante pour ses membres : leur participation relève du volontariat et les décisions prises, obtenues par consensus, sont des prescriptions plus que des obligations. L’APEC ne ressemble pas à l’Union Européenne, c’est plutôt un club qui va défendre les intérêts de ses membres.
Ces intérêts sont principalement économiques : traditionnellement l’APEC promeut la libéralisation du commerce et la mise en commun de technologie pour les transports. Depuis la conférence du Bogor, l’APEC promeut également la création d’une zone de libre échange pour l’Asie Pacifique, où l’investissement serait facilité. Ce n’est pas anodin pour un groupe de pays qui constitue 70% de la croissance mondiale entre 1995 et 2010 et la majorité du PIB mondial.
Le sommet à Bali : renouvellement des enjeux à venir
Chaque année les membres de l’APEC se réunissent dans une ville. Cette année, le sommet de l’APEC a lieu en Indonésie, à Bali, entre le 5 et le 7 octobre. C’est l’occasion pour l’Indonésie de mettre en avant son économie de plus en plus performante et son intégration sur les marchés mondiaux. Quant aux autres pays, ils ont tout intérêt à répéter leur volonté de solidarité dans la région.
Le thème de ce sommet se place dans une rupture relative par rapport aux sujets abordés depuis des années. Intitulé « towards resilience and growth : reshaping priorities for global economy », qu’on traduit difficilement par « pour la résistance économique à la crise et la croissance : renouveler les priorités de l’économie globale ».
Trois sujets devraient être abordés : la croissance, mais vu du point de vue de l’équité et de la durabilité, la promotion de l’interconnexion entre les pays et la réalisation des volontés émises dans le cadre de la conférence du Bogor. Ces objectifs, radicalement neufs car prenant en compte les questions sociales (une première), et l’environnement, ont peu de chances d’amener à des réalisations concrètes, vu le cadre peu contraignant du sommet.
L’attente de l’Europe
Il faut bien voir l’APEC comme une zone d’échanges qui devient incontournable. Jusqu’à aujourd’hui, l’APEC a ignoré le vieux continent (à juste titre vu sa zone de coordination). A travers la montée en puissance de l’APEC, c’est la marginalisation de l’Europe sur la scène internationale qui se fait sentir.
Cependant l’Europe est aujourd’hui leader dans les domaines de l’économie sociale et solidaire et l’innovation environnemental. Toute décision prise dans le sens d’un plus grand engagement des pays de l’APEC sur ces questions pourrait donc avoir un impact favorable pour l’économie européenne.