La sentence est tombée vendredi 12 juillet. Après Standard and Poor’s et Moody’s l’an dernier, c’est au tour de Fitch de dégrader la note de la dette française. L’agence de notation a en effet décidé, après clôture des marchés, de baisser la note de la France de « AAA » à « AA+ ». Point positif : en assignant une perspective stable, la note ne devrait pas changer pendant deux ans.
Comment expliquer cette décision ? Sont mises en cause, notamment, les perspectives de croissance du pays, qui sont très incertaines. Le problème pour la France va être désormais de parvenir à atteindre ses objectifs de consolidation budgétaire tout en faisant face à une potentielle hausse des taux d’intérêts auxquels la France finance sa dette. Avec le triple A en effet, les États peuvent emprunter à bas coût sur les marchés.
Après Standard and Poor’s et Moody’s, la suite logique
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la décision de Fitch n’a rien de surprenant. Lors des derniers mois du mandat de Nicolas Sarkozy, en janvier 2012, Standard and Poor’s avait en effet officiellement retiré son triple A à la France. La différence avec Fitch, c’est que celle-ci avait placé la note sous perspective négative, c’est-à-dire qu’elle pouvait être de nouveau dégradée sous 18 mois.
En novembre 2012, c’était au tour de Moody’s de faire chuter la sacro-sainte notation de la France. Cette décision, survenant peu après l’arrivée de François Hollande au pouvoir, était justifiée par des « perspectives économiques de long terme affectés de manière négative par de multiples défis structurels ». En d’autres termes, les réformes annoncées par François Hollande ont semé le doute dans l’agence de notation sur ses capacités à vaincre la crise. L’annonce de Fitch est donc dans la continuité des deux autres agences.
Des conséquences politiques plutôt qu’économiques
En janvier 2012, Nicolas Sarkozy avait assuré que « ce serait une difficulté de plus, mais pas insurmontable ». Quid des conséquences en 2013 ? Cette décision n’est, selon les économistes de Crédit Agricole CIB « pas un événement de grande portée, puisqu’elle met Fitch au même niveau que Moody’s et Standard and Poor’s ».
Les conséquences devraient être bien plus politiques que de la part du marché. En 2012, la perte du triple A ne devait pas avoir d’effets sur les emprunts, la plupart d’entre eux étant à taux fixes. Le seul risque était alors la dégradation venant des autres agences de notation – ce qui se passe actuellement.
Il me semble donc qu’il ne faut pas s’inquiéter outre mesure de cette dégradation. Comme dit précédemment, ce n’est pas un fait qui doit nous surprendre. Pour l’instant, je crois que nous avons encore la chance d’être un pays qui, même endetté, attire plus les investisseurs étrangers que d’autres pays comme l’Italie ou l’Espagne. Mais cela va-t-il durer ? Je crois qu’à défaut de paniquer, il faut prendre cette dégradation comme un avertissement de plus et en profiter pour vraiment réfléchir à des réformes.