Trois grandes villes clés de l’économie mondiale, trois rivales de longue date, toutes situées dans le Top 10 des agglomérations les plus attractives et les plus influentes. Malgré de nombreuses similitudes, chacune doit composer avec des particularités parfois séculaires tout en s’adaptant à une économie globale versatile et en évolution permanente. Une comparaison détaillée s’impose donc afin de tenter de départager ces villes-mondes et d’en cerner les forces et les faiblesses.
L’importance des investissements étrangers témoigne de l’attractivité d’une ville sur le plan mondial. En cela, Paris affiche une belle progression, en hausse de 10% en 2013, inversant une tendance jusqu’alors orientée à la baisse. L’année passée, 119 investissements créateurs d’emplois ont été effectués dans la capitale, provenant en grande majorité de pays membres de l’Union européenne. Si ces données sont encourageantes et laissent présager une sortie de crise, elles dénotent néanmoins une grande dépendance de Paris à l’égard des pays européens, la rendant vulnérable aux aléas économiques de la zone euro. De même, les investissements d’origine américaine stagnent, victimes d’une image peu attractive de la France outre-Atlantique. Enorme chantier urbain visant à modifier le visage de la capitale française, le projet du Grand Paris contribue d’ores et déjà à rassurer les investisseurs.
Attractivité de Londres et New-York
Londres, avec ses 305 investissements directs effectués la même année, témoigne d’une plus grande attractivité, mais aussi d’une plus grande diversité de ses sources. La ville profite de plus de sa position, à la périphérie des zones euro et dollar, ce qui la préserve des régulations propres à ces deux économies. Sa remarquable desserte aérienne, seconde au monde après Dubaï, lui permet d’être directement connectée aux principales zones du globe. Quant à New-York, la ville se distingue par la forte représentation du secteur financier, la plus dense au niveau mondial, ainsi que par le volume quotidien des transactions financières s’y déroulant, talonnée par Londres et laissant Paris loin derrière dans ce domaine.
L’importance de l’immobilier
L’immobilier d’entreprise constitue aussi un critère déterminant pour l’implantation de sociétés étrangères. En cela, Paris occupe la place de leader européen par l’ampleur de la surface lui étant allouée. Mais si les locaux disponibles ne manquent pas, leurs prix sont souvent dissuasifs. Idem pour Londres, qui demeure une ville coûteuse où les prix de l’immobilier sont sensiblement identiques, et même parfois plus chers qu’à Paris. New-York a su récupérer une position attractive, puisque les prix y ont chuté de 35% en cinq ans.
Quelle économie pour ces trois villes ?
L’Île-de-France, par l’importance de son PIB (607 milliards d’euros en 2012, soit plus de 30% du produit intérieur brut français), joue au coude-à-coude avec Londres et New-York. Les chiffres précis divergent toujours selon que l’on prenne en compte les villes seules ou leurs agglomérations proches. Pourtant, l’économie londonienne semble plus compétitive que ses rivales, compétitivité atténuée par de fortes inégalités sociales et un taux de chômage élevé. L’importance de la Bourse de Londres, qui, par la valeur de ses capitalisations, pèse plus de deux fois et demie celle de Paris, joue un rôle considérable dans l’économie mondiale. Des activités sont communes aux trois villes, accentuant leur concurrence dans les secteurs de la publicité, des médias, du luxe et de la mode. Dans ce dernier domaine, Paris triomphe sans encombre de ses rivaux.
Autres critères de comparaison
D’autres critères méritent d’être pris en compte, tel que le tourisme. Paris demeure la première destination touristique mondiale, juste devant Londres. Des facteurs moins quantifiables et plus subjectifs contribuent aussi au rayonnement d’une ville : son dynamisme, sa qualité de vie, son urbanisme ou encore la mise en valeur de l’entrepreneuriat, déterminent son orientation future et son maintien au sein des grandes métropoles mondiales. Un classement intégrant toutes ces données, et y rajoutant d’autres éléments quantitatifs, se révèle quasiment impossible à produire. Pourtant, rares sont les mois, et même les semaines, sans qu’un tel palmarès ne soit établi. Servant de référence à cette brève comparaison, un classement effectué par le magazine Forbes permet de situer Paris à la troisième place des villes les plus influentes au monde, derrière Londres et New-York. Concernant l’attractivité de ces métropoles, une étude récente menée par le cabinet KPMG accorde la médaille de bronze à la capitale française, derrière cette fois-ci New-York et Londres. Enfin, l’étude Challenges-Insead, publiée en septembre et établissant un classement basé sur l’attractivité de quinze villes, leur dynamisme économique, la qualité et le coût de la vie, place Paris en onzième position, derrière Londres dixième, et New-York septième.