Selon le Centre chinois pour la mondialisation, basé à Pékin, les Chinois sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’étranger pour leurs investissements immobiliers. Que se soit à titre de placement ou pour y vivre. Plusieurs facteurs expliquent ce nouvel engouement pour le marché étranger.
Le ralentissement de l’économie domestique et la montée en puissance du Yuan sur le marché international incitent les investisseurs chinois à se tourner vers l’étranger afin de diversifier leurs portefeuilles d’investissements.
Par ailleurs, la flambée des prix de l’immobilier en Chine et les restrictions imposées à l’investissement immobilier en Asie pour limiter la spéculation encouragent de façon significative l’investissement dans d’autres régions du monde.
Des restrictions sur le marché local
Sara Wang, interrogée par le Quotidien du Peuple, vient d’acheter un appartement de deux chambres à Londres en octobre dernier. Cadre dans une entreprise, 35 ans, elle a acheté ce bien à titre de placement. Déjà propriétaire de deux appartements à Pékin, et compte tenu des mesures en vigueur, elle ne pouvait plus investir dans la capitale. Elle a donc opté pour Londres. « L’achat a été une bonne affaire sur la base du rapport prix-loyer et des remboursements mensuels relativement faibles » explique Mme Wang au Quotidien du Peuple. « Par ailleurs, à Londres, je bénéficie d’un bail de 999 ans alors qu’en Chine, je paye pour des droits d’utilisation de 70 ans », a-t-elle ajouté.
50 millions de Chinois vivent à l’étranger
Les Chinois sont donc de plus en plus nombreux sur les marchées occidentaux clés, notamment les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Près de 50 millions de Chinois vivent aujourd’hui à l’étranger.
« En Chine, nous constatons un intérêt croissant pour l’achat de nouveaux biens immobiliers à l’étranger. Le type d’acheteurs change, avant ils étaient axés sur l’immigration maintenant ils sont axés sur l’investissement », a déclaré Maureen Yeo, Directrice adjointe du marketing pour les projets internationaux chez le consultant immobilier Knight Frank Beijing, interrogée par le Quotidien du Peuple.
Le boom économique de ces dernières années a vu une augmentation du nombre de riches chez les Chinois. De même que la Russie, la Chine a connu la croissance la plus forte de milliardaires depuis 2007. L’Asie arrive ainsi en deuxième place en nombre de milliardaires, derrière l’Amérique du nord. Et ces nouveaux milliardaires – ou millionnaires – se tournent de plus en plus vers l’étranger. Selon un rapport de la société Huron Consulting, 85% des millionnaires et 90% des milliardaires choisissent d’envoyer leurs enfants à l’étranger pour étudier, et plus de la moitié d’entre font une demande pour obtenir la naturalisation ou à défaut un visa de longue durée.
Une forte croissance des hauts revenus en Chine
Et ce nombre devrait encore augmenter. Le cabinet Knight Frank indique que le nombre de hauts revenus nets en Chine devrait augmenter de 137 % au cours de la prochaine décennie.
Mais les hauts revenus ne sont pas les seuls à investir à l’étranger.
La succursale londonienne du promoteur immobilier Barratt Homes Plc a observé que les principaux acheteurs de leurs projets en 2013 appartiennent à la classe moyenne chinoise. Environ 60 % d’entre eux font un placement, alors que 40 % envisagent d’émigrer à Londres pour y vivre et y élever leurs enfants. L’éducation et la qualité de vie sont en effet une motivation croissante pour les investisseurs chinois.
Quelle que soit sa motivation, investissement, qualité de vie ou éducation des enfants, la demande chinoise pour des biens immobiliers à l’étranger est en pleine expansion.