Depuis 1992, les véhicules légers de plus de 4 ans sont soumis à un contrôle technique. Aujourd’hui, près de 6 000 centres se partagent le gâteau et réalisent plus de 18 millions de visites par an. Une manne financière qui attire beaucoup de concurrents et bouleverse un marché déjà saturé. Mais, Dekra, le leader en France, réussit à progresser. Cela grâce à une stratégie décriée mais, dans cette bataille où tous les coups sont permis, ça marche ! Jusqu’à quand ?
Avec 26 % de part de marché, Dekra Automotive reste le leader hexagonal incontesté de l’inspection, de la certification, des services et de la gestion des sinistres dans les domaines de l’Automobile, du Transport et de l’Industrie. L’an dernier, ses 1 517 centres ont évalué près de 6 millions de véhicules ; et le Groupe allemand a affiché un chiffre d’affaires sur ce secteur de 76 millions d’euros.
Ces bons résultats surviennent malgré un contexte de fortes turbulences. Pour tous les réseaux, les indicateurs d’activité sont au rouge ; et Dekra n’échappe pas à la règle. Depuis 2007, les centres de contrôle technique pour véhicules légers ont en effet vu leur rentabilité s’effriter de 3 % en moyenne.
Dekra, le leader d’un marché en mutation
Cette érosion s’explique par l’afflux de nouveaux acteurs, issus pour beaucoup du secteur de la réparation automobile. A cela s’ajoute la stratégie d’occupation du terrain menée par les grands réseaux pour répondre à la demande de proximité des clients, protéger leur zone de chalandise et atteindre la taille critique.
Résultat : le marché est de plus en plus saturé, et la tendance se confirme. Pour la seule année 2012, le nombre de centres a augmenté de 3 %, alors même que l’activité générale a stagné (+0,9 %).
La guerre des prix est déclarée
La bataille des réseaux se prolonge sur le terrain tarifaire. La charge a été lancée il y a deux ans par CTeasy. En 2011, ce tout nouvel opérateur ouvre le premier centre low cost de contrôle technique et y pratique des tarifs de 25 à 50 % moins chers que la concurrence. Le succès est tout de suite au rendez-vous : l’an dernier, le centre a contrôlé 5 200 véhicules, soit 37 % de plus que la moyenne nationale.
Si CTeasy occupe une place encore marginale sur le marché français, il n’en a pas moins jeté un pavé dans la mare et changé irrémédiablement la donne. Bien que refusant de casser les prix, Dekra a dû revoir sa stratégie et se montrer plus offensif. Désormais, il relaie régulièrement des offres flash sur son site Internet ; et, depuis la mi-mars, il va même jusqu’à proposer des remises de 30 % tous les jeudis.
Dekra s’attire ainsi les foudres du Syndicat du Contrôle Technique des Véhicules, qui dénonce une « guerre des prix suicidaire » et s’inquiète de son impact sur la qualité des contrôles. Il n’empêche : le mouvement de baisse des prix est bel et bien enclenché. En avril, les réseaux Auto-Sécurité et Sécuritest lanceront à leur tour des promotions de dernière minute.
Une sérénité affichée
Malgré ce contexte de plus en plus tendu, Dekra envisage l’avenir avec confiance et maintient ses objectifs de croissance pour 2013. Il mise sur l’arrivée de clients grand compte, mais aussi sur l’innovation, le maillage du territoire et la qualité de ses services. Dekra peut aussi compter sur une législation de plus en plus rigoureuse, tandis que le contrôle des motos est en discussion au Parlement européen. Autant de raisons pour l’entreprise de se montrer optimiste.