Oscillant entre de très bons chiffres d’affaires et de cuisants échecs, Microsoft avait besoin d’un changement en profondeur pour faire face à la concurrence. C’est chose faite avec l’annonce du directeur général, Steve Ballmer, d’une réorganisation totale de l’entreprise.
Le jeudi 11 juillet, le géant américain Microsoft a annoncé sa gigantesque réorganisation afin de s’adapter à l’ère informatique mobile, la plus grande que l’entreprise ait connu depuis cinq ans, en juillet 2008. Pour ce faire, Steve Ballmer, directeur général de Microsoft, a opté pour une organisation horizontale, qui devrait remettre en valeur les métiers du groupes. Au total, il restera huit divisions (marketing, finance…) au sein desquelles existeront des sous-divisions. Celles-ci seront chargées de s’occuper des différentes applications, terminaux, systèmes d’exploitation. Finie donc, l’autonomie des anciennes divisions telles que Windows ou Xbox. L’un des changements les plus importants est celui de la réunification de la division Windows. Jusqu’ici les travaux portant sur les appareils mobiles étaient distincts de ceux pour PC. A la tête de cette nouvelle grande division, Terry Myerson, anciennement chargé de Windows Phone.
Le modèle horizontal de Apple
L’objectif, selon le patron de Microsoft, est d’apporter plus de cohérence et de collaboration entre les équipes. Cette réorganisation survient à un moment où l’entreprise a des soucis avec ses utilisateurs, qui ne supportent pas le nouveau système d’exploitation Windows 8, notamment à cause de la disparition du bouton « démarrer » de l’interface. Ajoutés à cela le recul des ventes de PC, la tablette Surface, lancée en 2012, qui ne perce pas, et le timide succès du Windows Phone, il était grand temps pour Microsoft de se reprendre en main. Et c’est en s’inspirant du modèle de son principal concurrent, Apple, que Microsoft choisit de faire sa refonte.
Steve Ballmer l’avait déjà annoncé en 2012 dans un courrier adressé aux actionnaires. En voulant être « une entreprise de terminaux et de services », Microsoft se rapprochait du modèle économique de Apple. Un modèle qui a fait ses preuves depuis plusieurs années, notamment en ce qui concerne les ventes de l’iPhone qui ne cessent de progresser.
Ce qu’il ne faudrait pas, c’est que cette refonte rende les choses pires pour Microsoft. Il semblerait qu’à l’annonce de cette réorganisation, plusieurs dirigeants aient décidé de quitter l’entreprise. Kurt Delbene, patron de la division Office, l’un de ceux qui générait le plus de bénéfices. Don Mattrick, responsable de la division Xbox. Face à ces départs et aux difficultés auxquelles Microsoft est confrontée, Steve Ballmer a plutôt intérêt à ne pas perdre la face.
Des bénéfices records
Steve Ballmer a rencontré Bill Gates à Harvard il y 25 ans. L’un en ressortit diplômé, l’autre fondait Microsoft. Si les deux hommes ont toujours été complémentaires, il se pourrait bien que Steve Ballmer soit l’homme de la situation si Microsoft veut retrouver une croissance exponentielle. Et je ne doute pas qu’il y parviendra. Malgré ses échecs (notamment celui de la tablette Surface), la société a réalisé cette année des bénéfices records. Avec 74 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel, Microsoft réalise là son meilleur chiffre. Je pense que ce géant du logiciel souffrait justement d’une mauvaise organisation et d’un manque de coordination – défaut présent chez Apple, ce qui fait très certainement sa réussite. Malgré les quelques départs causés par l’annonce de la réorganisation, je crois cette refonte ne peut être que bénéfique. Notamment parce que c’est peut-être finalement ce qui va permettre à l’entreprise d’innover, ce qui lui manque cruellement depuis quelques années.