Les prévisions mondiales et françaises font état d’une reprise de la croissance économique de manière significative en 2021.
Enfin de l’optimisme et des chiffres positifs ! Enfin des statistiques évoquant la fin d’un long tunnel ! En effet, les prévisions économiques pour 2021 sont serties d’un petit sigle « + » qui tranche avec le sigle « – » associé à chaque bilan ou chaque prévision depuis un an et le début de la pandémie mondiale de Covid-19. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a dévoilé, en mars, ses prévisions pour 2021 : une croissance économique mondiale portée à 5,6 % et le retour à un PIB mondial pré-Covid dès la moitié de l’année.
Si ces chiffres ne sont pas partagés par tous les gouvernements, ils poussent tout de même à un certain optimisme. Cette annonce d’un rebond mondial fait suite à l’adoption du plan de relance aux États-Unis qui est estimé à 1.900 milliards de dollars (1.600 milliards d’euros). La relance américaine propage ainsi une onde d’enthousiasme, en même temps que la vaccination avance à bonne vitesse dans de nombreux pays.
Trois raisons d’être optimiste, selon Bercy
En France, les prévisions sont assez identiques à celles de l’OCDE après une année 2020 synonyme de récession historique, même si le retour à un PIB pré-Covid n’est espéré que pour 2022. Pour les chiffres de croissance, en revanche, François Villeroy de Galhau, le directeur de la Banque de France, table sur une augmentation égale ou supérieure à 5 % en France. Un chiffre corroboré par le ministère du Travail : Bercy ambitionne une hausse du PIB français de 6 % en 2021 (sachant que le PIB de la zone euro avait été en recul de 6,6 % en 2020).
L’optimisme du gouvernement repose sur plusieurs facteurs. D’abord, celui de la vaccination, même si elle pourrait être plus rapide et donc plus efficace, elle devrait soulager le milieu hospitalier à court terme en réduisant le nombre de patients en détresse respiratoire. Une fois désengorgé, l’hôpital sera en capacité d’accueillir l’ensemble des patients ayant besoin de soins et les restrictions sanitaires seront levées. Ensuite, Bercy s’appuie sur les chiffres du troisième trimestre 2020, lorsque le déconfinement avait fait exploser la consommation au cours de l’été (terrasses bondées, réservations pour le tourisme national en hausse, etc.). Enfin, une raison très objective de croire en un rebond de la croissance s’appuie sur l’état des comptes en banque des Français. En l’absence de loisirs et de vues à long terme et grâce au dispositif de chômage partiel maintenant les salaires, les Français ont cumulé de l’épargne, beaucoup plus qu’habituellement. Le gouvernement est donc persuadé que cette épargne va être investie en consommation dès que les restrictions sanitaires seront levées.
Maintenir la confiance pour maintenir les emplois
Les chiffres évoqués correspondent à un rebond économique inédit depuis 50 ans. Le gouvernement insiste sur ces chiffres résolument optimistes car son but est de maintenir une confiance au plus haut pour inciter les entrepreneurs à poursuivre ou à réamorcer leurs investissements. L’objectif principal étant qu’ils ne licencient surtout pas : les mesures de chômage partiel en vigueur depuis un an ne peuvent être efficaces que si les entreprises conservent leurs salariés au moment de la reprise.
L’optimisme de Bercy, associé aux prévisions de l’OCDE, laisse penser que la France sera le pays européen le plus porté par la reprise économique cette année. En revanche, les créations nettes d’emploi ne sont pas attendues avant 2022 et 2023. Et, comme les prévisions d’optimisme ne demeurent que des prévisions, un scénario alternatif est à considérer : si les contaminations au Covid-19 persistent, voire augmentent, il n’y aura pas de rebond significatif à espérer. Le scénario le plus pessimiste table sur une croissance économique de 3 % et une contraction du PIB de 1 %. La bonne nouvelle étant que, même dans ce scénario du pire, il y aura toujours un sigle « + » associé aux chiffres de croissance.
Photos : statcdn.com et francenewslive.com