Quels enseignements tirer de cette année si particulière ? Quelles mutations sont à envisager pour une industrie majeure de la transition énergétique ? Car si la crise du coronavirus ralenti l’industrie du cuivre au même titre que toutes les industries, celle-ci pourrait assez vite rebondir.
1% de la production mondiale en moins
Le 30 septembre dernier, la société d’analyse GlobalData publiait son dernier rapport sur l’industrie du cuivre. Dans celui-ci, on apprenait que les dix plus grandes entreprises productrices de cuivre avaient jusqu’ici collectivement livré 2,6 millions de tonnes. Un chiffre qui peut paraître quelque peu abscons mais qui représente en fait une baisse annuelle de 3,7%. Une chute notable que GlobalData attribue grandement aux conséquences de la pandémie. Il faut dire que les pays d’Amérique latine, les plus gros producteurs de cuivre, font également partie des pays les plus touchés par le coronavirus. Cela a logiquement entraîné des mesures de restrictions plus strictes et surtout plus longues qu’ailleurs, occasionnant des ralentissements voire des arrêts complets des opérations d’extraction.
À l’aube du dernier trimestre 2020, les analystes de GlobalData prédisaient notamment une baisse annuelle de la production de cuivre de 2,3% pour le Chili et de 7.2% pour le Pérou, respectivement premier et deuxième producteurs de cuivre au monde. Un coup dur dont d’autres pays vont pouvoir profiter, la Russie notamment, où des entreprises telles que l’Ural Mining and Metallurgical Company (UMMC) d’Iskander Makhmudov ou encore la Russian Copper Company d’Igor Altushkin entendent bien tirer leur épingle du jeu et profiter de concurrents affaiblis.
La stabilité africaine
En Afrique, la situation est également plus favorable. En effet, les opérations minières ont pu se dérouler normalement sur la quasi-totalité du continent, largement plus épargné que l’Amérique. Au cours des huit premiers mois de l’année, la Banque centrale de la République démocratique du Congo annonçait ainsi avoir produit 1,041 million de tonnes de cuivre. Selon l’agence Ecofin, spécialisée dans l’économie africaine, c’est donc une hausse de 13,2% par rapport à 2019.
Le métal rouge devient vert
Le meilleur ambassadeur du cuivre se trouve cependant sur le continent asiatique. La Chine participe effectivement à la récente remontée du métal. Troisième producteur et surtout premier consommateur au monde, l’empire du Milieu a mis le cuivre au centre de sa reprise économique. Que ce soit pour le déploiement de la 5G ou ses plans bas-carbone, le métal rouge apparaît indispensable. Il est en effet utilisé aussi bien pour la fabrication de véhicules électriques et de leurs bornes de rechargement, que pour le stockage des énergies solaires ou éoliennes.
Alors que les marchés craignent des ruptures d’approvisionnement depuis l’Amérique, l’augmentation de la demande chinoise, première grande économie à s’être remise de la crise de la Covid-19, a entraîné une spectaculaire hausse des prix. Résultat, la tonne de cuivre a atteint la semaine dernière son cours le plus élevé depuis deux ans, à plus de 6 800 dollars au London Metal Exchange. Une aubaine pour les gros producteurs restés solides.