Philosophe, entrepreneur, business angel, investisseur, Oussama Ammar, 27 ans, casse les codes traditionnels de l’entreprenariat français et devient une figure incontournable du monde des start-ups.
Du haut de ses 27 ans, Oussama Ammar, est conscient du problème majeur que rencontre sa génération, touchée de plein fouet par la crise : il est plus important de parvenir à créer son emploi que de s’obstiner à en chercher un.
Le jeune super-entrepreneur qui raconte avec humour s’être mordu les doigts après être passé à côté de Siri (le système de reconnaissance et de synthèse vocale d’Apple), 6 mois avant qu’il ne soit vendu à la marque, est un adepte de la prise de risque. Et des risques, il en a pris ! Loin des écoles de commerce qu’il accuse de truster l’entreprenariat, c’est en parallèle de ses études de philosophie qu’il créera sa première start-up et la revendra à l’âge de 19 ans à un fonds d’investissement Hongkongais.
Après une carrière internationale (né au Liban, arrivé en France à 5 ans, ayant travaillé au Brésil, à Hong Kong, aux Etats-Unis), c’est aux start-ups françaises qu’Oussama Ammar s’intéresse. Son rêve : donner à Paris le même dynamisme entrepreneurial que la Silicon Valley.
Oussama Ammar, entrepreneur optimiste
Selon lui, la faible activité entrepreneuriale hexagonale serait due à la crainte de l’échec. La France serait le pays au Monde dans lequel les entreprises feraient le moins faillite. La raison : une réduction des risques à outrance des entrepreneurs, des investisseurs et des banques, qui est un frein à l’innovation et à la création de nouveaux business models. Plutôt que de cesser leur activité et de chercher à innover sur un nouveau projet, les entreprises qui ne sont plus adaptées au marché auraient tendance à tenter de survivre coûte que coûte.
Un autre point qui selon lui freine l’entreprenariat à la française, l’importance trop grande donnée à la formation. La majeure partie des entrepreneurs potentiels s’ignore. Il faudrait selon lui sortir du déterminisme et donner à chacun la possibilité d’entreprendre au moins une fois dans sa vie.
Oussama Ammar, accélérateur d’idées
Oussama Ammar fut « Entrepreneur in Residence » auprès du premier accélérateur d’entreprises français : Le Camping. Le principe de la structure, mise en place par l’association d’entrepreneurs Silicon Sentier, est de donner des outils, notamment financiers, à l’accélération de la croissance de start-ups.
C’est avec la manager du Camping, Alice Zagury qu’il fonde un concept novateur, The Family. Il décrit lui même cet OVNI de l’entreprenariat comme un accélérateur qui n’aide pas à réussir, mais à échouer.
A l’image de ses fondateurs, The Family casse les codes de l’entreprenariat et des incubateurs d’entreprises traditionnels. L’accélérateur refuse par exemple de fournir un espace de coworking, estimant que ces structures existent déjà, et ne sont pas toujours utiles. Oussama Ammar estime même qu’il peut être source de distraction de partager un espace de travail. Pas de monitoring non plus. Imposer un mentor, c’est couper la créativité, diminuer les risques, les ambitions et le succès. Le principe, c’est en fait de laisser les entrepreneurs inventer de nouveaux business models plutôt que de leur enseigner des modèles existants, sûrs mais moins novateurs.
Mais alors qu’apporte The Family à votre entreprise ? Tout d’abord un nom, une structure de référence servant de carte de visite auprès des investisseurs, mais aussi des outils concrets négociés par The Family pour ses membres (des workshops, du Cloud gratuit, un package juridique et bien d’autres).
Oussama Ammar, le « funny teacher »
Enseigner l’entreprenariat à Sciences Po Paris, voilà qui n’est pas aisé. Malgré son, jeune âge, Oussama Ammar, « tente d’introduire l’entreprenariat dans les murs » de l’institution.
La carrière d’enseignant de ce drôle d’orateur ne s’arrête pas là. Dans le cadre de « The Family », il crée Koudetat, une formation à l’entreprenariat qui peut être suivi dans les locaux de l’organisation ou en ligne[1], et dans laquelle il explique de manière très concrète comment sortir du point zéro de l’entreprenariat, comment transformer une idée en start-up.
Le « funny teacher », titre qu’il s’octroie lui-même sur sa page LinkedIn, s’appuie sur l’étude de cas très concrets de start-ups à succès (Google, Apple, AirBnB, Uber, Facebook) ou de sa propre expérience d’entrepreneur et d’investisseur. « Et avec ceci ? » Il sait aussi apporter à ses étudiants la motivation et le souffle d’optimisme nécessaires pour passer du point 0 au point 1 de leur projet. Funny mais efficace!