Du 11 au 14 juin prochain aura lieu la conférence la plus secrète du monde. En effet, C’est à l’Interalpen Hôtel près d’Insbruck qu’aura lieu la réunion annuelle du Cercle Bilderberg. Si ce nom ne vous dit rien, il est en revanche l’objet de tous les fantasmes pour les adeptes de la théorie du complot. Mais que sait-on vraiment de ce groupe d’hommes politiques et de businessmen qui se réunissent dans le plus grand secret chaque année depuis 1954?
Au début des années 50, alors que le monde plonge dans la Guerre Froide, un sentiment antiaméricain se développe en Europe occidentale. Andrew Nielsen et Joseph Retinger, deux diplomates polonais, que la situation inquiète, réfléchissent alors à la pertinence de créer un forum transatlantique au cours duquel Américains et Européens pourraient discuter défense, politique et économie.
Après une première réunion préparatoire à Paris en 1952, ce groupe de réflexion américano-européen voit finalement le jour du 29 au 31 mai 1954 à Oosterbeek, au Pays-Bas, dans l’hôtel Bilderberg, qui donne alors son nom à ce rendez-vous annuel des très grands de ce monde.
Bilderberg : une réunion annuelle depuis 1954
Depuis, chaque année au milieu du printemps, le Cercle Bilderberg se réuni, aux Etats-Unis ou en Europe, pour discuter de la situation du monde. Mais la particularité de ce groupe, c’est qu’il est parfaitement hermétique et rien, absolument rien, ne ressort de ces discussions durant lesquelles se joue, selon certains, l’avenir du monde. Et ce, même si selon la tradition deux journalistes sont désignés pour faire le compte-rendu des débats, car ils ont l’interdiction formelle d’en publier le contenu. D’ailleurs c’est pour cette raison que certains journalistes ont refusé l’invitation du Bilderberg qui est pourtant un véritable honneur.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le Cercle Bilderberg soit au centre de bien des théories du complot et la cible privilégiée des défenseurs de ces thèses. Avec la démocratisation d’Internet qui reste un espace de libre expression sans égal, les théories « complotistes » fleurissent : du 11 septembre à la mort de Ben Laden en passant par la mission lunaire Apollo ou encore la mort de Mickael Jackson, les conspirationnistes ne manquent pas de matière pour remettre en cause des événements a priori peu discutables. En entretenant ce culte du secret, Bilderberg se retrouve donc au même rang que les francs-maçons ou les illuminatis à leurs yeux.
Dirigé par des nazis ou des reptiliens
Ainsi, en 2013 le tabloïd anglais Daily Mirror a publié sur son site Internet le top 5 des théories du complot entourant le Groupe Bilderberg. Société secrète dominant le monde, contrôlant secrètement le parti Républicain aux Etats-Unis, responsable de la guerre des Balkans ou encore dirigé par les nazis ou même les reptiliens (des être humanoïdes qui descendraient des lézards…) le Groupe Bilderberg intrigue et inquiète au-delà parfois même du raisonnable.
Cela dit, sans verser dans les hypothèses fantaisistes, nous sommes effectivement en droit de nous interroger. Un groupe réunissant autant de personnalités aussi importantes n’a-t-il réellement aucune influence sur les décisions du monde ? En 1975 Margaret Thatcher y était invitée pour la première fois. Quatre ans plus tard, elle devenait Premier ministre de Grande-Bretagne. C’est au tour de Bill Clinton d’être convié en 1991, un an avant d’être élu Blanche alors que ses chances étaient quasi-nulles à l’époque.
« Le Bilderberg n’aurait vraiment pas de quoi être fier d’être un gouvernement mondial secret »
Néanmoins, en ce qui concerne la domination mondiale par le Cercle Bilderberg, la meilleure réponse qui ait été donnée à ses détracteurs est en quelque sorte un aveu d’échec si l’on s’en tient à cette théorie. L’un des membres les plus éminents du groupe, le belge Etienne Davignon, président du comité de direction du Bilderberg de 1999 à 2011, a déclaré à la BBC en 2005 : « C’est inévitable, mais à quoi bon ? Il y a toujours eu des gens pour croire aux conspirations, seulement les choses arrivent de façon beaucoup moins cohérente… Quand les gens parlent de nous comme d’un gouvernement mondial secret, je me dis que, si nous sommes ce gouvernement, nous n’avons pas vraiment de quoi être fiers. »
Dans tous les cas, les 11, 12 et 13 juin prochain en Autriche, les discussions s’annoncent intenses. Car ce serait là le principal intérêt de la confidentialité des débat : les quelques 130 participant européens et américains ont l’opportunité de dire réellement ce qu’ils pensent sans prendre le risque que cela ne sorte dans les médias avec les conséquence que cela pourrait avoir !