En 2011 les BRIC passent au pluriel, à la liste des pays émergents Brésil, Russie, Inde, Chine, s’ajoute le S d’Afrique du Sud et, avec, d’autres divergences. Intégrant économie de marché et investissement direct à l’étranger, des BRICS émerge une économie performante. Le sommet des BRICS, qui s’est tenu le 27 mars 2013, à Durban en Afrique du Sud, vise la ruée vers l’or !
Le club des 5, une union pour la force
Alors que les prévisions sont ombrageuses sur les cieux occidentaux, un rayonnant espoir luit sur les Suds. Le club des cinq, alliant la vague brésilienne, le colosse russe, le géant chinois, le nombre indien et l’espoir africain, parie sur un monde multipolaire… la suite royale joue le tapis et crée une banque pour contrer la Banque Mondiale : la Banque de Développement !
Pour se bâtir un bel avenir, il faut miser gros: la nouvelle banque devrait être dotée d’un capital de départ de 50 milliards de dollars avec une mise par tête de 10 milliards. La solide stratégie repose sur un renforcement de ses infrastructures et des statistiques alléchant : ensemble, les BRICS pèsent 45 % de la population de la planète, le quart de sa richesse et les deux tiers de sa croissance.
Les cartes en mains, la banque vise le banco au plus grand désespoir de ses adversaires. Pretoria est désigné comme le nouveau terrain de jeu.
Une nouvelle banque, front uni pour une frappe préventive
Face à l’OMC, le FMI, l’UE et les US, les BRICS s’imposent. Leur objectif est de prendre place sur l’échiquier international, se faire le porte-voix des perspectives et intérêts des pays émergents. Renforcer davantage leurs coopérations économiques en échangeant les ressources naturelles et technologiques tout en visant un développement plus durable (la partie n’est pas gagnée !), se soutenir dans la tempête financière et faire tomber une à une les pièces maitresses, institutions monétaires et géants financiers.
L’enjeu n’est pas maigre, il s’agit simplement de se passer de la Banque mondiale et en cas de coup dur, rebondir sans l’aide du FMI… Coup de maitres et échec aux rois.
Les BRICS: un lièvre économique, une tortue politique
L’absence de politique étrangère bien établie et la confrontation des idéologies souverainistes poussent à l’inertie. Le colosse économique a des pieds d’argile. L’union sur des questions peu populaires : la non-reconnaissance du Kosovo ou le refus d’intervention en Libye et en Côte d’Ivoire, contraste avec la volonté de s’élever au Conseil de Sécurité et de refonder l’ONU. Le monde fait face au glacial bloc des BRICS.
A l’ombre d’un édifice illusoire forgé par l’équipe des suds soudée se dissimule des situations bancales. Le Brésil est la quatrième économie des BRICS mais sa forte croissance reste marquée par une hausse des inégalités.
La Russie, plus grand pays au monde par sa superficie et superpuissance militaire, pèse lourd grâce à ses riches ressources énergétiques et minières mais s’efface par son manque de diversité. L’Inde, le pays des paradoxes, est aussi le moins développé des BRICS et le plus peuplé, il frémit devant le géant chinois. Tandis que l’Afrique du Sud est montrée comme le petit canard choisi comme le représentant du Continent africain, elle perd du terrain et des marchés.
Trêve de discussions, place à l’action.
L’idée lumineuse est lancée et devrait être menée à bout, si la volonté politique persiste. La voix des plus forts se fait entendre, Vladimir Poutine affirme qu’il faut désormais passer «d’un forum de dialogue» à «un mécanisme d’interaction stratégique» ! A suivre…