Ces dernières années ont vu l’émergence des banques en ligne. ING Direct, Fortuneo, Boursorama, Monabanq pour les plus connues, proposent des services bancaires à distance, mettant en avant la liberté de gérer de chez soi ses comptes. Que valent réellement ces banques en lignes et les services qu’elles proposent ? Sont-elles assez fiables et remplaceront-elles les banques traditionnelles ?
‘’C’est moi qui décide’’, ‘’Ma banquière, c’est moi’’ : depuis quelques années, les banques en ligne tentent de gagner en notoriété. Elles misent sur le contexte actuel pour attirer les clients potentiels avec l’idée que chacun peut gérer ses comptes soi-même sans se déplacer. Les différents scandales financiers qui agitent l’économie mondiale depuis quelques temps et le manque de transparence de certaines banques traditionnelles ont créé un malaise et poussent les usagers à se tourner vers des établissements bancaires qui offrent davantage d’autonomie et de liberté. A la recherche d’alternatives pour gérer son argent, ‘’devenir son propre banquier’’ est alors un slogan qui séduit.
D’autant plus que le concept phare des banques en ligne –gérer ses comptes sans se déplacer- va de pair avec le développement des smartphones, Internet, tablettes. Les banques en ligne ont ainsi réussi à se faire une place sur le marché bancaire. Aujourd’hui, 2 millions de clients français ont un compte dans une banque en ligne. Cela ne représente que 2% du marché bancaire… rien par rapport aux 60 millions de clients américains !
Banques en ligne : des services bancaires fiables et de qualité
Apparue en 1990, la première génération d’établissements bancaires en ligne proposait des services d’épargne et de courtage en bourse mais pas d’ouverture de compte. Depuis 2006, les nouvelles banques en ligne ont élargi leurs services. Désormais ils sont comparables à celles des grandes banques de réseaux.
D’ailleurs les banques en ligne françaises sont détenues par des grands groupes bancaires. Ainsi Fortunéo appartient au Crédit Mutuel Arkéa, BforBank au Crédit Agricole, la Société Générale est l’actionnaire majoritaire de Boursorama Banque.
Les services et produits ont été développés selon le modèle des banques traditionnelles : ouverture de comptes bancaires avec chéquier et carte bancaire, de comptes d’épargne avec des livrets classiques (A, Jeunes, PEL), de comptes titres pour le courtage en bourse, obtention de crédits immobiliers ou à la consommation, contrats d’assurance vie…
Alors que de nombreux clients se sont rendu compte de l’augmentation progressive du prix des cartes bancaires, les banques en ligne se sont démarquées : les cartes bancaires y sont, la plupart du temps, gratuites à vie (Fortune, Boursorama, ING Direct), ou sont comprises dans un forfait à petit prix (compte « Tout illimité, Tout compris » de Monabanq).
Pour répondre aux interrogations sur leur fiabilité, l’argument le plus souvent avancé est que ces établissements sont soumis aux mêmes réglementations que les banques traditionnelles et dépendent de la législation française. Elles sont sous le contrôle et la surveillance de la Banque de France. Ce sont de vraies banques !
Les banques en ligne expliquent leurs tarifs avantageux par l’absence de bureaux et d’agences. Puisqu’elles ont été conçues sur le modèle « low-cost », elles écrasent les prix ! En moyenne, les frais de gestion ne représentent que 15 à 20€ par an, alors que pour une banque « classique », les frais sont d’une centaine d’euros. De même, les banques en ligne mettent en avant la disponibilité de leurs conseillers financiers, qu’il est possible de joindre par téléphone ou mail sur des plages horaires assez larges, souvent de 8h à 21h.
Une alternative aux banques traditionnelles
Paradoxalement à l’avantage de ne pas avoir à se déplacer, la virtualité des transactions boursières sur les banques en lignes effraient ! Certains internautes se plaignent du manque de contact humain. De plus, si les banques en ligne sont moins chères, elles manquent de transparence. Les offres et « promos » des banques en lignes sont souvent alléchantes mais elles sont toujours plus complexes qu’elles ne le sont présentées et ne durent souvent que quelques mois. Depuis peu, les plaintes liées au service de banques en ligne se sont multipliées dénonçant une mauvaise information sur les prix et les conditions de vente.
Pas d’étudiants, de foyers à faible revenu, de personnes âgées
Pour ouvrir un compte en ligne et se voir attribuer une carte de crédit il faut, pour certaines agences en ligne, un revenu net mensuel supérieur à 1500€, ou avoirentre 5000 et 10 000€ sur son compte épargne. Le constat est clair : les banques en ligne ne s’adressent pas à tous ! Leurs clients se distinguent par le montant de leur revenu et leur jeunesse : pas d’étudiants, de foyers à faible revenu, de personnes âgées, mais de jeunes actifs qui ont entre 18 et 35 ans. Ces banques ne s’adressent qu’à un certain type de clients, les épargnants, qui disposent déjà d’un capital.
Les professionnels du milieu conseillent souvent de ne faire appel aux banques en ligne qu’avec des besoins bien définis et, par vigilance et souci de sécurité, de ne pas avoir qu’un compte. Selon Serge Maître, président de l’ASSUB (Association des Usagers des Banques), il est nécessaire de conserver un compte dans une banque traditionnelle, afin de pouvoir pallier à tout problème d’accès à son argent comme un rejet de chèque. Dans une banque traditionnelle, on peut toujours se rendre au guichet pour tenter de trouver une solution !
Le fait que les banques traditionnelles investissent dans le secteur de la banque en ligne présentent ces dernières non pas comme des concurrents mais comme un élargissement de l’offre de produits. Un prolongement où chacun peut y trouver son compte et une alternative aux banques traditionnelles. Pour les banques en ligne, l’objectif est « d’être la première des deuxièmes banques des clients » !