Chaque année, les mois de juillet et août marquent une forme de ralentissement sur les marchés financiers. L’activité boursière diminue, les volumes échangés baissent, et la volatilité tend à se stabiliser. Cette période estivale intrigue depuis longtemps les investisseurs et donne lieu à des stratégies saisonnières bien connues, comme le fameux « Sell in May and go away ». Mais que se passe-t-il réellement sur les marchés durant l’été ? Décryptage.
Une baisse sensible des volumes
Les vacances d’été touchent aussi les salles de marchés. De nombreux acteurs – gérants de fonds, analystes, traders – lèvent le pied, ce qui entraîne une diminution notable des volumes d’échange. Moins de transactions signifie aussi moins de mouvements importants, du moins en apparence. En réalité, cette baisse de liquidité peut rendre les marchés plus vulnérables aux secousses : une mauvaise nouvelle, même mineure, peut provoquer des variations exagérées dans un contexte peu actif.
Une volatilité souvent plus faible
En règle générale, les marchés sont plus calmes pendant l’été. Cette période est moins propice aux grandes annonces économiques ou aux décisions majeures de politique monétaire. De nombreux investisseurs attendent septembre pour repositionner leur portefeuille. Cette tendance se retrouve dans les statistiques : juillet et août enregistrent historiquement des rendements plus faibles que les autres mois, avec une volatilité souvent réduite. Cela dit, certaines crises estivales ont démenti cette règle, comme la crise grecque de juillet 2015 ou les turbulences autour du yuan en août de la même année.
Le principe du « Sell in May and go away »
L’idée derrière cette stratégie est simple : vendre ses actions au printemps, avant l’été, pour éviter les mois de faible performance, et revenir sur les marchés à l’automne. Des études montrent en effet que la période de novembre à avril tend à offrir de meilleurs rendements que celle de mai à octobre. Mais cette stratégie n’est pas infaillible. Elle repose sur des moyennes, et non sur une certitude annuelle. Certains étés ont été très positifs pour les marchés, notamment en période de relance économique ou de soutien massif des banques centrales.
Que faire en tant qu’investisseur ?
Plutôt que de suivre aveuglément une stratégie saisonnière, l’été peut être l’occasion de faire un point sur son portefeuille, d’en évaluer les performances, et d’ajuster certains choix. La période est propice à la prise de recul, loin du tumulte des marchés. C’est aussi un bon moment pour continuer à investir progressivement, sans chercher à anticiper les hausses ou baisses de court terme.
L’été n’est pas une période d’inaction totale sur les marchés financiers, mais il s’y déroule souvent moins d’événements marquants. Les volumes en baisse et la volatilité plus contenue appellent à la prudence, sans pour autant justifier une sortie systématique des marchés. À défaut de grandes manœuvres, le calme estival peut devenir un allié précieux pour réfléchir à une stratégie d’investissement durable.
Photos : warriortrading.com et lpnt.fr