Les grands voyageurs le savent : si vous souhaitez changer vos devises, un taux de change s’applique. Celui-ci fluctue en permanence, selon des facteurs qui bien souvent nous échappent. Une petite révision s’impose avant ou pendant les vacances !
Commençons par les fondamentaux. Le taux de change, pour ceux qui l’ignorent, correspond à la valeur (ou le prix) d’une monnaie par rapport à une autre. Un euro n’étant jamais parfaitement égal à un dollar, on note le taux de change ainsi : EUR/USD = 1,21. Soit 1 euro égal à 1,21 dollars américain.
Si le taux EUR/USD augmente, passant par exemple à 1,30, cela signifie qu’un seul euro permet d’obtenir plus de dollars et donc d’acheter plus de biens commercialisés en dollars. De la même manière, un touriste français en visite aux Etats-Unis voit également son pouvoir d’achat augmenter en Amérique.
Le taux de change fixe
Vous l’aurez compris, le taux de change, ou la valeur d’une monnaie, a des conséquences directes sur l’économie d’un pays et le pouvoir d’achat. Reste donc à savoir quels sont les éléments qui conditionnent ses évolutions et comment il est fixé.
Et le mot « fixé » n’est pas choisi au hasard car le taux de change d’une monnaie peut être constant, presque invariable par rapport à une valeur déterminée à l’avance qu’on appelle étalon. Le plus souvent, l’étalon est une autre monnaie comme l’euro ou le dollar. Les autorités monétaires sont ainsi tenues de maintenir les fluctuations du taux de change selon une marge elle-aussi préalablement fixée.
Si le taux de change fixe se fait plus rare de nos jours, il constituait toutefois une norme jusque dans les années 70, comme le voulaient les accords de Bretton Woods. À noter que c’est également de ces accords qu’est né le Fonds monétaire international (le FMI), qui tentait de maintenir la stabilité économique mondiale et la coopération monétaire justement en s’assurant que les devises ne dévient pas de plus de 1 % du taux initialement fixé par rapport au dollar américain. Celui-ci étant déterminé en fonction de l’étalon-or.
Dans un régime de monnaie unique, comme c’était par exemple le cas de l’euro à sa création, une banque centrale établit un taux de change fixe et irrévocable, puisque toutes les monnaies locales sont à terme remplacées par la monnaie commune.
Le régime de taux flottant
En revanche, l’euro est depuis entré dans un régime de taux de change dit flottant par rapport aux autres devises. Cela signifie que la Banque centrale européenne (BCE) n’intervient pas sur le marché des changes pour influencer le taux de change de l’euro. Le taux fluctue donc librement en fonction de l’offre et la demande sur le marché des changes.
À noter tout de même que tous les régimes flottants ne sont pas forcément identiques. Ainsi, on parle de régime flottant « pur » lorsque c’est uniquement le marché qui définit l’équilibre, mais aussi de régime flottant « administré ». C’est par exemple le cas de la Banque populaire chinoise, qui n’hésite pas à influencer le taux de change du yuan. Cette politique dirigiste est d’ailleurs bien souvent considérée comme une forme de concurrence déloyale, les détracteurs de la Chine l’accusant ainsi de volontairement sous-évaluer le yuan pour favoriser ses exportations.
Taux de change flottant signifie-t-il instable ?
Sans rentrer dans le détail de la politique chinoise, il faut bien admettre que trouver le bon équilibre monétaire, sans que la devise soit surévaluée ou sous-évaluée, est très compliqué. D’une part, parce que toutes les économies ne jouent pas avec les mêmes règles du fait de la diversité des régimes en place, mais aussi et surtout parce que le marché des devises devient toujours plus spéculatif.
Depuis la libéralisation massive de l’économie mondiale de la fin du XXème siècle, les fluctuations des devises ne sont pas forcément représentatives de l’état réel des économies des pays concernés. Un constat qui n’est d’ailleurs pas exclusif aux marchés des devises.
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