De Londres à New-York, de Dublin à la Silicon Valley en passant par la France, le monde des FinTech est en marche et ne cesse de s’accroître. Un marché aux bénéfices à couper le souffle qui compte bien secouer le secteur bancaire et ainsi révolutionner le monde de la finance.
Mot valise qui se compose de « Finance » et « Technologie », une FinTech est une plate-forme qui permet aux entreprises et aux particuliers d’utiliser de nouvelles technologies afin de proposer des services financiers.
Secteur vaste et diversifié, celui-ci regroupe de petites start-ups comme des grandes entreprises aux projets tant diversifiés que prometteurs.
Celles qui affolent les compteurs
En haut de l’affiche, on retrouve des sociétés telles que Yodlee ou Lending Club. La première a été créée aux Etats-Unis en 1999 et développe une solution d’agrégation des données bancaires. Yoodle annonce en 2014 plus de 40 millions de clients et espère lever la somme astronomique de 500 millions de dollars une fois entrée en Bourse.
La seconde, française, a été créée par Renaud Laplanche et est actuellement valorisée à plus de 1,5 milliard de dollars. Plate-forme de prêts entre particuliers, Lending Club va également se lancer dans une IPO (introduction en bourse).
Deux outsiders français, Squadrone System et Giroptic, ont récemment fait parler d’eux. Espérant lever quelques dizaines de milliers de dollars sur Kickstater, ils ont finalement empoché plus d’un million de dollars chacun. De quoi voir l’avenir avec sérénité.
Des chiffres qui donnent le vertige
Selon une étude publiée par Accenture, les investissements annuels dans les FinTech ont pris l’ascenseur depuis 2008. Ils sont en effet passés de 928 millions de dollars à 2,97 milliards de dollars en l’espace de 5 ans. Selon les prévisions, ces chiffres devraient atteindre entre 6 et 8 milliards de dollars d’ici à 2018.
Grâce à leurs services complémentaires, certaines FinTech sont rachetées par les banques. Ces dernières souhaitent avant tout profiter de cette technologie et n’hésitent donc plus à s’associer avec elles. L’américaine Simple, par exemple, a été rachetée par la banque BBVA en mars 2014 pour 117 millions de dollars.
Réelle concurrence bancaire ?
“Parmi ces nouveaux acteurs, certains vont s’appuyer sur les banques et d’autres vont les concurrencer”. Le monopole bancaire serait-il menacé ? Bien que le marché des FinTech, en plein évolution, tente de bousculer les banques, ces dernières gardent encore une position largement dominante, voir écrasante.
Yann Ranchere, directeur des investissements chez Anthemis, explique que :
Le métier des banques est d’être des intermédiaires, or le Web est une machine à désintermédier et c’est ainsi qu’apparaissent des services de crowdfunding, de peer-to-peer lending.
Selon lui, « Les FinTech remettent agressivement en cause les modèles économiques des banques ».
Avant de conclure que les banques «sont en présence d’une innovation de rupture ». Une relation à double tranchant qui trouvera certainement une réponse dans les années à venir. Certaines FinTech semblent donc avoir le pouvoir de chatouiller les banques. Mais quels services proposent-elles, au juste ?
L’application Lydia, par exemple, permet à toute personne de rembourser – ou de demander un remboursement – un proche. Pour cela, un e-mail, un texto ou la photographie d’un QR code suffisent. La start-up française Weelo, elle, tente de révolutionner le secteur des monnaies étrangères en facilitant l’échange de devises entre particuliers, et ce grâce à une application.
Afrimarket concurrence directement Western Union en proposant une solution de transfert « cash to goods ». Elle permet en effet à ses utilisateurs de transférer une somme d’argent à un commerçant partenaire sur le continent africain. Un proche pourra alors s’y présenter et empocher la somme en question, après avoir montré un SMS de confirmation.
Quelle part du gâteau pour l’Europe ?
En Europe, ce sont l’Angleterre et l’Irlande qui dominent le marché. Place historique, la ville de Londres compte entre 100000 et 150000 salariés au service des FinTech. New York et la Silicon Valley récolte cependant un tiers des investissements alors que l’Europe peine à dépasser les 10%.
Cependant, la loi semble s’assouplir et permettra aux nouvelles FinTech de traverser les frontières du vieux continent. En effet, la nouvelle réglementation autorisera bientôt tout détenteur d’une licence bancaire acquise dans un pays d’Europe à accéder aux différents marchés de l’U.E.
Lutte pour le pouvoir
Reste à savoir comment va évoluer le marché des FinTech, actuellement en plein boum. Si les prévisions sont plutôt réjouissantes, le secteur bancaire saura résister, même s’allier, afin de garder la part du lion.
Quoiqu’il en soit, les nouvelles technologies sont présentes partout et facilitent la vie de tous les jours. Alors à quoi bon résister au progrès ? Le monde évolue et les banques devront suivre le train.