Sans sauts technologiques et transformation rapide de nos modèles de production, seules les découvertes de nouveaux gisements d’énergies et de matière première pourraient nous permettre de maintenir notre modèle de consommation. Les entreprises Deep Space Industry et Planetary Resources proposent de résoudre ce dilemme par la recherche de matières premières sur les astéroïdes et planètes du système solaire. Aussi fou que cela puisse paraitre, la prospection sur les ressources extraterrestres envisagée aujourd’hui comme l’un des moyens d’assurer la continuité de nos modèles économiques.
Certaines ressources énergétiques comme le pétrole ou le gaz ont été inventoriés sur l’ensemble de la planète. Le diagnostic laisse peu de doutes sur leur épuisement rapide. On ne connait pas les quantités restantes pour d’autres types de ressources, comme les terres rares alors que celles-ci sont utilisées en grande quantité dans les nouvelles technologies.
Logiquement, la Nouvelle Frontière de Kennedy dans son discours à Las Vegas en 1960 aboutit à la volonté de partir à la recherche de ressources extraterrestres, tout comme la frontière des premiers immigrants aux Etats Unis était celle de l’exploitation de terres toujours plus à l’ouest.
Un projet à venir très prochainement
L’entreprise Deep Space Industry affirme vouloir envoyer dans l’espace des petits vaisseaux pour de courtes missions de 2 à 6 mois dès 2015. Les vaisseaux, surnommés les Fireflies (les lucioles), permettraient de déterminer quels sont les astéroïdes les plus riches en ressources parmi ceux qui passent à proximité de la Terre.
Elle cherche aujourd’hui des financements, notamment avec un partenariat avec la NASA, et des licences exclusives d’exploitation, comme des brevets protégeant ses découvertes et ses zones d’exploitation. Elle voudrait que les mines soit protégée par des licences de forme équivalente à ceux qui protégeait les découvertes d’or lors de la Ruée vers l’or américaine du milieu du 18ème siècle.
Les difficultés techniques ne sont pourtant pas négligeables
Les deux entreprises minimisent beaucoup les difficultés techniques d’une telle exploitation minières. Selon elles, parmi les 9000 astéroïdes passant près de la Terre par an, 1500 seraient aussi faciles d’accès que la Lune. Le moins que l’on puisse remarquer, c’est que la Lune n’est pas particulièrement facile d’accès encore aujourd’hui, et que les dispositifs techniques à mettre en œuvre sont extrêmement complexes et couteux.
Dans le domaine énergétique, il existe une mesure pour savoir combien coûte l’énergie par rapport à ce qu’elle produit : l’Energie Produite sur l’Energie Investie. Et les coûts de l’exploitation extraterrestres sont vraiment prohibitifs au moins à court terme.
Par exemple, le platinium, très utilisé dans les nouvelles technologies, coûte 1600 dollars les 25 grammes une fois récoltés sur terre. La NASA quant à elle a planifié une mission de collecte de roches sur un astéroïde, ce qui coutera près d’un milliard de dollars pour revenir avec quelques grammes de matière extraterrestres. Dans le cas du voyage de la NASA le rapport EPEI est extrêmement négatif.
Un projet qui devrait voir le jour à moyen terme
A l’heure actuelle, l’exploitation minière extraterrestre parait être un objectif assez fantaisiste, au regard des coûts de financement d’infrastructures. Mais les financements lancés seront porteurs d’innovations technologiques, qui pourront à terme assurer la viabilité de l’exploitation. Le pari est risqué et coûteux mais pour certains grands groupes industriels, le jeu en vaut la chandelle. Mais plutôt que d’investir dans un pillage d’autres planètes pourquoi ne pas tenter la solution alternative simple et tout aussi rentable: prendre soin de notre planète et restreindre dans la consommation d’énergie fossile !