Petit rappel: sur le marché obligataire, c’est quand les taux augmentent que la valeur des obligations diminue. Un krach obligataire arriverait donc dans le cas où les taux des obligations d’états souverains augmenteraient très soudainement, par exemple suite à un défaut de paiement (les acheteurs souhaiteraient donc que l’on rémunère plus fortement leur risque, et n’accèpteraient plus 3% ou 4% comme actuellement)
On l’attend, encore et encore… Les plus grands experts (ceux de Morgan Stanley en tête) l’avaient prédit pour 2010. Bill Gross, le gérant du plus grand fonds obligataire du monde (PIMCO) a déjà commencé à sortir depuis quelques mois des obligations du trésor américain…
Pour le moment, nous en sommes loin : les taux tournent aux alentours des 3% aux Etats Unis et en Europe (hors Grèce bien entendu). Ces taux restent très bas.
Pierre-Yves Dugua analyse dans une édito du Figaro économique la situation : « il est possible qu’ils finissent par avoir raison. Mais quand ? Le premier scénario qui vérifirait son pessimisme serait macro-économique, qui plus est favorable : il s’agirait d’une accélération de la croissance aux États-Unis et ailleurs dans le monde. La poussée probable d’inflation, surtout dans les pays émergents, qui en résulterait, conduirait à doper les rendements obligataires. Comme la concurrence pour les capitaux est forte entre pays industrialisés dont les situations budgétaires sont généralement mauvaises, un krach obligataire est possible.
L’autre scénario serait de nature plus politique : le Congrès et la Maison-Blanche ne pourraient se mettre d’accord d’ici le début du mois d’août que sur un paquet modeste de réduction de dépenses publiques. La crédibilité, déjà maigre, de la politique fiscale américaine serait encore mise à mal. Le dollar plongerait et le Trésor serait obligé de payer plus cher pour attirer des capitaux qui aujourd’hui affluent sans problème pour financer le déficit budgétaire des États-Unis. »
Le plus paradoxale selon moi reste le taux de la dette Brésilienne qui culmine à plus de 10% pour le 10 ans ! Sachant qu’il s’agit d’un pays globalement en bonne santé financière, le real doit y être pour quelque chose.
Et en Europe ?
La dette grecque est la plus mal notée du monde. Cela risque de durer tant que l’on ne trouve pas de solution. D’autres pays sont sur la sellette : Espagne et Portugal en tête. Certains tels que le Portugal ne voient ne voient pas arriver le bout du tunnel dans la mesure où leur économie reste en berne et leur structure même (fiscal et social entre autres) restent figés. En bref, hormis l’Allemagne, tout le monde fait partie soit du groupe de « grands malades » soit de celui « à la santé précaire » (France, Italie…).
Et ce krach alors, quand va-t-il arriver ?
Le krach arrivera à minima au premier défaut d’un pays significatif noté triple A. Les Etats Unis en tête. Il est probable que ce premier défaut entraîne tout le marché des dettes souveraines avec lui.
Sinon, on serre les dents (pour rester poli) et on attend que la croissance revienne, les taux remonteront donc progressivement sans « krach ».