La crise financière est venue bouleverser les standards de la finance, ce qui a eu pour effet d’apporter un nouveau genre, celui de l’éthique et de la morale. Nombreuses sont les facultés, école de commerce et d’ingénieur à intégrer dans leur programme des colloques, séminaires et enseignements portant sur des sujets de moralité et d’éthique. Ce renouveau permet d’être en phase avec les nouveaux codes de la finance, c’est ce qui les a rendus incontournables et moteurs d’une finance se voulant davantage saine et plus respectable, là où cupidité et rentabilité ne devraient plus être le leitmotiv des traders tout comme celui des clients, mais qu’en est-il vraiment ?
Deux choses l’une, soit l’éthique et la morale, sont un prétexte pour coller à l’ère du temps soit un nouveau système financier est en train d’émerger avec des fondements, valeurs et principes. Notre société capitalistique ne laissait peu de place à ces valeurs, le fait d’y penser et de l’intégrer au programme de futur spécialiste de la finance de demain est déjà important. Comme nous l’avons constaté avec les crises financières, chaque modèle atteint un moment ou un autre ses limites.
En revanche, ces mêmes professionnels seront confrontés à une tout autre réalité une fois l’école terminée, celui du monde du travail et, ne l’oublions pas, à l’axe prioritaire de chaque société : celui de gagner de l’argent !
Une recherche inévitable du meilleur couple risque/rendement
Plusieurs façons seront envisageables pour atteindre cet objectif. L’une en donnant un sens aux valeurs de morale et d’éthique dans son fonctionnement et l’autre en laissant de côté ces principes. Cette même société devra toutefois répondre à la demande de ses clients, qui comme beaucoup recherche inévitablement le meilleur couple risque/rendement.
Ce qui nous amène, à une autre problématique, ne doit-on pas repenser le mode de consommation dans son intégralité. En effet, dans le cas où un fond d’investissement ayant une éthique et une morale prédominante dans sa politique d’investissement, offrirait une rentabilité bien moindre qu’un fonds ultra capitaliste et sans aucune éthique, sa difficulté à trouver un investisseur sera considérable.
Performance, moralité et éthique ?
Ce principe se retrouve également dans la corrélation entre performance, moralité et éthique, car si l’investissement morale et/ou éthique était gage de rentabilité importante, nombreux auraient été les financiers à avoir créé un modèle algorithmique en se basant sur ces principaux critères.
Des entreprises pétrolière, chimique, d’armement dans un portefeuille ISR « Investissement Socialement Responsable », est-ce vraiment éthique et/ou morale ?
Cela peut surprendre, mais nous pouvons découvrir dans certains fonds d’investissement ISR, des valeurs qui en toute vraisemblance ne sont pas réputées pour être très éthique et/ou morale. Ces fonds d’investissement ayant comme stratégie d’investissement le développement durable, ont des valeurs pétrolières, chimiques et de défense…La question est de savoir si le fait de construire des barrages hydroélectriques, des centrales nucléaires ou fournir des armes à un pays est moral ? Cela semble assez discutable.
Est-ce que la morale et l’éthique sont des facteurs de performances moins importants, certains penseraient que oui, dans ce cas il sera difficile de converser ce modèle, car les investisseurs déserteront à court ou moyen terme ce système !