Et si le conseiller en gestion de patrimoines disparaissait au profit des robots? Face au développement des fintech, le secteur de la finance évolue et les institutions bancaires traditionnelles vieillissantes perdent du terrain.
Les fintech proposent en effet de nombreuses options pour les placements financiers en ligne classiques (épargne, assurance-vie, immobilier…) mais à des prix plus intéressants. Et pour cause, elles n’ont pas de locaux et donc pas de frais d’agence, moins de personnel sous contrat et moins de frais de communication et de représentation.
Prudence face aux arnaques
Malgré ces nombreuses possibilités d’investissements en ligne qui peuvent paraître séduisantes, il faut tout de même faire attention à certaines offres qui sembleraient trop alléchantes. Les particuliers doivent se méfier si les prix s’éloignent du marché (des taux supérieurs à 10 % par exemple) et sont invités à vérifier que la société à laquelle ils s’apprêtent à confier leur argent ne figure pas sur la liste noire de l’AMF, l’autorité des marchés financiers.
Pour ne pas avoir à prendre trop de risques et toujours dans la volonté de laisser de côté le système traditionnel et les conseillers peu scrupuleux, des moyens existent pour confier son argent et sa gestion à un organisme en ligne innovant : les robo-advisor. L’idée est de déléguer en partie ou en totalité sa gestion de patrimoine à un site spécialisé qui allie mathématiques financières et intelligence artificielle.
Grisbee, un acteur révolutionnaire ?
Arrivé il y a peu sur le marché français, Grisbee incarne cette innovation. « C’est un coach financier nouvelle génération » vante son créateur Maxime Camus, interrogé en octobre 2016 par BFM Business. En un temps record, ce dernier a réussi à lever plus de trois millions d’euros d’investissement sur ce projet, et estime que le recours à l’algorithme mathématique pour gérer ses investissements a de beaux jours devant lui.
« On est au début d’une révolution dans la gestion de patrimoine » insiste le fondateur de Grisbee. « C’est une vague gigantesque qui arrive, toute la concurrence est en train d’y travailler, que ce soient les banques ou les fintech. Les acteurs financiers ont conscience que Grisbee est l’avenir et les montants qui vont être investis dans cette révolution vont être de plus en plus importants. »
Grisbee représenterait un avantage pour le « petit » épargnant, qui aurait moins de considération de le part des banques par rapport aux plus aisés qui bénéficient de conseils sur mesure et adaptés. « Le bon conseiller en gestion de patrimoine a toujours un bel avenir devant lui mais le faux conseiller, celui qui est plus vendeur de produit que conseiller, peut se faire du souci » pronostique Maxime Camus.
Le fondateur de Grisbee, qui vise des actifs urbains CSP + âgés entre 35 et 55 ans, pointe du doigt les conseillers bancaires qui se transforment davantage en vendeurs de produits que véritables conseillers, au détriment des clients.
Un robot dépourvu d’émotion
L’autre point fort sur lequel s’appuie Maxime Camus est la capacité du robot à garder de la distance avec l’émotion d’une variation de marché. « Il garde la tête froide même en cas de perturbations du marché, il est en dehors de la bulle émotionnelle ».
L’émotion sera d’ailleurs peut-être le sentiment qui manquera à l’épargnant, généralement très attaché à son conseil en gestion de patrimoine – malgré les défauts qu’il lui connaît – et qui a encore du mal à confier ses intérêts à d’autres acteurs que les banques les plus connues.
En France, les traditions sont difficiles à bousculer, ce qui explique sans doute le retard du pays en matière de fintech mais les réalités du marché et de l’innovation technologique poussent peu à peu le système traditionnel à se renouveler et à investir dans une modernisation de leur système.